"Ils n'engendrent pas des enfants, ils engendrent des machines à sous", a accusé le procureur de la République de Meaux (Seine-et-Marne), où Marian Tinca, 57 ans, et Maria Iamandita, 51 ans sont jugés depuis mardi aux côtés de douze autres personnes pour leur participation présumée à un vaste réseau de pickpockets opérant en France, mais aussi dans d'autres pays d'Europe.
Poursuivis pour vol ou complicité de vol en réunion, recel en bande organisé, blanchiment -et pour traite d'être humains par ascendant pour six d'entre eux-, ils encourent jusqu'à 20 ans d'emprisonnement.
"Les enfants sont éduqués, dressés pour voler et quand le produit de leur vol n'est pas suffisant, alors ils sont réprimandés, battus, insultés", a poursuivi le procureur, citant à l'appui des extraits de conversations téléphoniques captées par les enquêteurs.
Dans le boxe où se serrent les neufs membres de la famille, le "patriarche" Marian Tinca a animé de sa présence corpulente et de ses coups de gueule les trois jours d'audience, prenant Dieu à témoin, criant sur sa fille quand elle le mettait en cause, récusant son avocat et menaçant théâtralement de se suicider.
Le procureur a également requis huit ans de prison contre l'un des fils majeurs du couple, Vasile-Robert Lamandita, 30 ans, identifié comme le chef de "la brigade des mineurs", constitués d'une trentaine d'enfants qui dépouillaient les touristes étrangers aux abords de Disneyland Paris, dans le RER desservant le parc d'attraction et dans le métro parisien.
Devises, bijoux, téléphones, tablettes, maroquinerie de luxe: le préjudice est estimé à au moins un million d'euros sur la période allant de janvier 2014 à février 2016.
De 4 à 6 ans de prison ont été requis contre les autres membres de la famille et pièces rapportées qui profitaient tous des délits commis par les mineurs.
Dix mille euros d'amende et un an avec sursis ont été requis contre la gérante d'un restaurant chinois à Pigalle chez qui les enfants cachaient les espèces volées. Du sursis a également été réclamé contre le propriétaire et le gérant d'un hôtel de Pantin où était hébergé une partie du clan, ainsi que la confiscation de cet "instrument de blanchiment".
Le jugement sera rendu vendredi.
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