Roger Gennaï, le chef de cette nouvelle base (Basc) inaugurée en avril, a précisé lors d'un point presse qu'il fallait remonter à 2003 pour trouver un nombre supérieur d'hectares brûlés dans l'arc méditerranéen avec plus de 60.000 hectares.
Les 73 pilotes de la Basc ont effectué cette saison un total de 2.600 heures de vol pour lutter contre les incendies, soit le double de l'année 2016 à la même date. Une heure de vol d'un Canadair coûte environ 8.000 euros, soit moins qu'un hélicoptère, a-t-il aussi ajouté.
"Parmi les spécificités de cette année", a-t-il ajouté, "un stress hydrique très élevé et une concentration des feux dans le Sud-Est, alors qu'en 2016 c'était l'inverse, avec des feux importants dans le Sud-Ouest et notamment dans les Pyrénées-Orientales".
Transférée de Marignane (Bouches-du-Rhône), où elle se trouvait depuis 1963, la base regroupe 23 avions bombardiers d'eau (12 Canadair, 9 Tracker, et deux Dash 8) et trois avions Beechcraft de reconnaissance.
"Plus on vole, plus on casse", a souligné Roger Gennaï, évoquant notamment un "incident" survenu dimanche et qui fait l'objet d'investigations de la part du Bureau enquête accident (BEA) : un Canadair a été endommagé lors d'un écopage "compliqué" sur le Rhône alors qu'il intervenait sur un incendie qui a brûlé 30 hectares dans une zone habitée et touristique à Collias (Gard).
Une vidéo postée sur YouTube montre un premier Canadair écopant et repartant sans problème au niveau de Vallabrègues (Gard) mais un second percute le mât d'un navire de plaisance et le sectionne alors que plusieurs personnes se trouvent sur le pont et regardent les appareils repartir. Le lieutenant-colonel Michaël Bernier, responsable de la communication pour la Sécurité civile a confirmé à l'AFP la nature de cet incident qui n'a pas fait de blessé. Outre l'enquête du BEA, l'inspection générale de la sécurité civile a été saisie, a-t-il précisé. Les deux enquêtes visent à "essayer de déterminer les causes" de cet "incident rarissime" alors que les avions sont pilotés par du "personnel expérimenté", a-t-il dit.
M. Gennaï a souligné que "l'écopage est plus risqué que le largage".
Il a en revanche refusé de revenir sur la polémique estivale concernant la qualité et la quantité des moyens aériens de lutte anti-incendies.
Le Syndicat national du personnel navigant de l'aéronautique civile (SNPNAC majoritaire) avait dénoncé au cours de l'été la non-disponibilité de certains appareils en maintenance, estimant que cela posait des problèmes opérationnels, ce que dément la direction de la Sécurité civile. Cette dernière a d'ailleurs interdit aux pilotes de s'exprimer lors de la visite de journalistes sur la base mardi matin.
La campagne de lutte contre les incendies de forêt dans l'Hexagone se termine entre septembre et octobre, date à laquelle une seconde campagne débute à la Réunion.
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