Peu après le lancement survenu vers 06h00 locales (21h00 GMT), des avertissements ont été diffusés par précaution sur les smartphones, et les sirènes ont retenti dans les villes se trouvant sur la trajectoire du projectile, passé au-dessus de l'île de Hokkaido (nord) durant deux longues minutes avant de tomber dans l'océan Pacifique.
"Il y a peu de temps, un missile a apparemment survolé cette zone. Si vous trouvez des objets suspects, ne vous en approchez pas et appelez immédiatement la police ou les pompiers", disait l'un de ces messages, également visibles à la télévision. "Mettez-vous à l'abri dans des bâtiments sûrs ou en sous-sol".
Pour les plus matinaux déjà dans les transports, les signaux d'alerte se sont affichés sur les panneaux des gares et les écrans publics, et le trafic ferroviaire a été temporairement suspendu. "Toutes les lignes sont perturbées. Motif: tir de missile balistique", pouvait-on ainsi lire à Sapporo, principale cité de Hokkaido.
Certains ont pris les consignes à la lettre. "Des passagers sont descendus pour s'abriter dans deux de nos stations", a raconté à l'AFP un porte-parole du métro de Sapporo.
Mais d'autres n'avaient d'autre choix que de prier le ciel, comme ces pêcheurs d'une quinzaine d'embarcations qui avaient déjà quitté la localité côtière d'Erimo (sud de Hokkaido) quand la nouvelle est tombée.
"J'étais surpris que l'engin passe sur nos têtes. Cela n'était jamais arrivé auparavant", a réagi Hiroyuki Iwafune, un responsable de la coopérative de pêche.
"J'étais inquiet. J'ai appelé ceux qui étaient en mer. Mais ils m'ont dit: +même avec cet avertissement, que pouvons-nous faire?+. On ressentait tous la même chose: faut-il se cacher? Mais où?"
'Très dangereux'
A Tokyo, à plus de 700 kilomètres au sud, la circulation des trains, dont les fameux Shinkansen à grande vitesse, a également été provisoirement stoppée et des mises en garde identiques émises à l'attention des passagers.
"Un missile nord-coréen est en train de survoler le Japon. C'est très dangereux. Restez dans les salles d'attente ou à l'intérieur des trains".
Dans les rues, pas d'affolement particulier mais un sentiment de crainte mêlé de résignation. "J'ai peur, mais en même temps c'est une menace qui paraît irréaliste et loin de notre quotidien", a commenté une étudiante de l'université de Tokyo, Julia Kotake, 18 ans. Et puis, "si un missile devait tomber, je pense que nous ne pourrions rien faire".
La montée en puissance des programme nucléaire et balistique nord-coréen a conduit plusieurs régions du Japon à mener ces derniers mois des exercices d'évacuation. Mais dans la plupart des cas, ils consistent à simplement regrouper les populations des agglomérations jugées vulnérables dans des bâtiments publics.
Hasard du calendrier, au moment même où était réalisé le tir nord-coréen, les forces d'autodéfense (nom de l'armée japonaise) s'exerçaient au déploiement du système antimissile Patriot Advanced Capability 3 (PAC-3) dans l'enceinte de la base américaine de Yokota, à l'ouest de Tokyo.
"Pratiquer ce type d'entraînement permet de maintenir notre dispositif de réponse rapide à un lancement de missile balistique et de renforcer la force de dissuasion, non seulement de notre pays mais de l'ensemble de l'alliance nippo-américaine", a déclaré à cette occasion Hiroaki Maehara, commandant des forces aériennes du Japon.
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