"Certains prédisent le pire. Il ne faut jamais céder aux Cassandre. Certains peut-ête même le souhaitent. Mais si nous sommes là, c'est pour faire, avec détermination", a déclaré M. Macron à l'ouverture de ce séminaire, exhortant son gouvernement au "volontarisme".
Mais "l'entrée dans l'atmosphère est difficile pour Jupiter", a résumé Olivier Faure (PS), président du groupe Nouvelle gauche à l'Assemblée.
Le chef de l'Etat voit à nouveau sa cote de popularité chuter, avec 40% de personnes satisfaites dans le sondage Ifop publié par le JDD. Soit 22 points de baisse depuis son élection. Et seulement 37% le jugent en mesure de "réformer efficacement" le code du travail selon une étude Odoxa pour RTL.
"Les Français considèrent que nous n'allons pas assez vite". "On a eu un mois de juillet qui était très budgétaire", a concédé dimanche le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner.
Les autres ténors d'un gouvernement habituellement discrets ont également apporté leur contribution. "Il y a une impatience française", a expliqué lundi Bruno Le Maire (Economie). Mais "ce qui compte c'est de travailler non pas pour l'opinion, mais pour la Nation", a dit Gérald Darmanin, l'autre ministre de Bercy issu de la droite.
"Peut être que les Français s'interrogent parce qu'ils voient des mesures parcellaires sans comprendre le lien entre les unes et les autres", a jugé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
Jean-Michel Blanquer (Education), Muriel Pénicaud (Travail) et Stéphane Travert (Agriculture) se sont également exprimés. Le chef de l'Etat pourrait d'ailleurs le faire lui-même très prochainement.
Pratiquement muet sur la scène intérieure depuis son élection, Emmanuel Macron n'a pourtant pas tardé à réagir longuement, et depuis l'étranger, aux mises en garde de François Hollande à quelques jours de la publication des ordonnances sur le droit du travail.
'Les Français détestent les réformes'
La semaine dernière, lors de sa tournée en Europe de l'Est, il a affirmé que "la France n'est pas un pays réformable" et que "les Français détestent les réformes".
A la voix de M. Hollande se sont ajoutées celles de François Bayrou, l'éphémère garde des Sceaux, puis d'Alain Juppé qui a brocardé le "grand flou artistique sur le budget 2018" orchestré par son ancien protégé, le Premier ministre Edouard Philippe.
Nicolas Sarkozy s'est discrètement ajouté à la liste, conseillant notamment à M. Macron de proposer à l'Europe un nouveau traité européen. "J'ai sans doute eu trop de pouvoir trop jeune", a également glissé l'ancien président, qui fut ministre à 38 ans.
"Il est élu pour cinq ans", "on ne va pas multiplier les procès d'intention", tempère pour sa part la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo.
De son côté, Jean-Luc Mélenchon n'a pas retenu ses coups. Considéré comme le principal opposant au président (sondage Ifop) a appelé à un "déferlement" contre les ordonnances le 23 septembre à Paris.
Ces textes doivent être officiellement présentés jeudi à Matignon, selon l'agenda de Muriel Pénicaud. Un rendez-vous qui ne figure pas encore à l'agenda officiel d'Edouard Philippe.
Le gouvernement était au grand complet lundi matin à l'Elysée avec, à l'ordre du jour, "les réformes structurelles déjà engagées", "les choix budgétaires pour rétablir la capacité d'investissement" et "la revue des feuilles de route quinquennales de chaque ministère".
Au plan international, après une tournée en Europe de l'Est sur la question des travailleurs détachés qui a tourné à l'affrontement verbal avec la Pologne, le président français devait organiser lundi à l'Elysée une rencontre entre chefs de gouvernement européens (Allemagne, Italie, Espagne) et dirigeants africains (Tchad, Niger, Libye) sur la crise migratoire.
Emmanuel Macron déclinera ensuite mardi les grands axes de sa politique étrangère devant la Conférence des ambassadeurs.
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