Le colonel Khaled al-Ridha était le chef adjoint des relations extérieures du Congrès populaire général (CPG), le parti de M. Saleh, et il a été tué samedi soir.
Sans nommer directement les Houthis, le CPG a accusé un "groupe qui n'a aucune moralité" d'être responsable de la mort de l'officier, une référence à peine voilée à ces insurgés pro-iraniens.
La confiance ayant permis à M. Saleh de forger une alliance il y a trois ans avec les Houthis s'effrite de jour en jour. Les deux camps ont pu, grâce à cette alliance, garder le contrôle de Sanaa et empêcher les forces progouvernementales d'avancer vers le nord du Yémen.
L'agence de presse Saba, dirigée par les Houthis, a de son côté fait état de la mort de deux membres des Comités populaires, dominés par les Houthis, dans des accrochages samedi soir à Sanaa.
Tension vive
Selon des sources du CPG, des violences ont éclaté après une altercation entre des hommes des deux camps à un point de contrôle situé à proximité des bureaux de la présidence, où siège M. Saleh, dans le secteur de Hadda, au sud de Sanaa.
La tension était vive dimanche dans la capitale qui est d'habitude calme en dépit des raids aériens de la coalition arabe progouvernementale, menée par l'Arabie saoudite, et dont le dernier a fait vendredi avant l'aube 14 morts parmi des civils, dont cinq enfants d'une même famille.
Selon des habitants, les forces loyales à M. Saleh se sont massivement déployées sur le lieu de l'accrochage qui a coûté la vie au colonel Ridha, autour de la résidence de M. Saleh et de la place Sabyine, lieu traditionnel des rassemblements politiques.
C'est sur cette place qu'a eu lieu jeudi une manifestation monstre des partisans de M. Saleh à l'occasion du 35e anniversaire du CPG. Voulue comme une démonstration de force de cette formation politique, la manifestation a rassemblé des centaines de milliers de personnes et s'est déroulée sans incident majeur.
Y prenant la parole, M. Saleh s'est gardé de s'en prendre directement aux Houthis.
Officiellement, l'alliance avec eux s'était matérialisée en septembre 2014 et la prise de la capitale par les rebelles.
'Trahison'
Une alliance contre nature puisque M. Saleh les a combattus durant ses trois décennies de présidence, avant d'être contraint de céder le pouvoir sous la pression de la rue en 2012.
Les Houthis, issus de l'importante minorité zaïdite (branche du chiisme) bien implantée dans le nord du Yémen, et les pro-Saleh font face depuis 2015 à une intervention d'une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite qui soutient les forces progouvernementales regroupées dans le sud.
Mais des fissures sont récemment apparues au grand jour entre le chef Houthi Abdel Malek al-Houthi (38 ans) et M. Saleh (75 ans) qui ont échangé des accusations de "trahison" dans des discours télévisés.
M. Saleh avait notamment suggéré que ses alliés étaient une "milice" et les rebelles l'avaient prévenu qu'il "assumerait les conséquences" de ses propos.
Les Houthis soupçonnent M. Saleh de négocier, derrière leur dos, avec la coalition arabe. Ce dernier, soutenu par l'Arabie saoudite alors qu'il était président, accuse les Houthis de vouloir concentrer le pouvoir entre leurs mains.
Depuis mars 2015, le conflit yéménite a fait 8.400 morts et 48.000 blessés, dont de nombreux civils, et provoqué une grave crise humanitaire. Une épidémie de choléra a ainsi fait quelque 2.000 morts et plusieurs régions de ce pays pauvre sont au bord de la famine.
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