Après une pause estivale, ce séminaire de rentrée sera consacré, selon l'Elysée, à "la mise en oeuvre opérationnelle des réformes autour de trois grands piliers: les réformes structurelles déjà engagées (Code du travail, retraites, assurance chômage), les choix budgétaires pour rétablir la capacité d'investissement de la France et la revue des feuilles de route quinquennales de chaque ministère".
Le séminaire débutera à 10H30 pour se terminer à 14H00 après un déjeuner.
Alors que le premier exercice de ce type, en juin, s'était déroulé à Nancy sous la houlette du Premier ministre Edouard Philippe, cette fois, c'est le président de la République lui-même qui prend la main en conviant ministres et secrétaires d'Etat à l'Elysée.
Pour le chef de l'Etat, en chute dans les sondages, il s'agit de s'assurer de la cohérence de l'équipe gouvernementale, au moment où l'exécutif doit prendre d'importantes mesures d'économies pour financer ses réformes, tout en tenant son objectif de faire passer les déficits publics sous la barre des 3%.
Première échéance: au lendemain du Conseil des ministres de rentrée, le gouvernement présentera jeudi les déjà très décriées ordonnances de la réforme du droit du travail.
Il affrontera sa première manifestation d'ampleur le 12 septembre contre cette réforme, alors que La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon fait de sa journée de mobilisation, le 23 septembre, un "test national" contre le "coup d'Etat social" mené, selon elle, par Emmanuel Macron.
Ces derniers mois, plusieurs annonces comme le rabotage du budget de la Défense, la baisse de cinq euros par mois des aides au logements (APL...) et, dernièrement, le report à l'automne 2018 d'une partie des baisses de cotisations sociales promises par le candidat Macron, ont été mal ressenties dans l'opinion, donnant de surcroît une impression de flottement au sein de l'exécutif.
Le Premier ministre Edouard Philippe est lui-même convenu jeudi, à propos de la baisse des APL, que ce n'était "pas intelligent". Tout en commettant lui-même quelques maladresses sur le rythme de la baisse des cotisations sociales.
'Entrée difficile dans l'atmosphère pour Jupiter'
Signe d'une certaine fébrilité, le chef de l'Etat a saisi l'occasion d'une tournée européenne pour se lancer dans un long plaidoyer pour défendre son action, revenant ainsi sur son engagement de ne pas s'exprimer sur les questions de politique intérieure à l'étranger.
Dans une formule sujette à interprétation, il a proclamé sa volonté de continuer à "transformer la France en profondeur" tout en soulignant que... "les Français détestent les réformes".
Alors que la classe politique fait également sa rentrée, les critiques contre le chef de l'Etat, à la peine dans les sondages, font florès.
En début de semaine, François Hollande est lui-même pour la première fois sorti de sa réserve depuis son départ de l'Elysée, pour exhorter son ex-ministre et successeur "à ne pas demander aux Français des sacrifices qui ne sont pas utiles".
Olivier Faure, président du groupe Nouvelle gauche (ex-PS) à l'Assemblée nationale, a lui constaté "une entrée difficile dans l'atmosphère pour Jupiter" en cette "rentrée compliquée", tandis que le député LFI Alexis Corbière traite M. Macron de "social killer".
Le chef de l'Etat prend les Français "pour des imbéciles" a pour sa part accusé le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.
En manque de poids lourds dans la majorité, et même au sein du gouvernement, pour relayer et défendre son action, Emmanuel Macron a décidé de sortir de la "parole rare" qu'il revendiquait depuis son arrivée au pouvoir, pour s'adresser plus régulièrement aux Français dans les médias.
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