Cette jeune femme de 25 ans, brune, souriante, habillée d'une robe à col claudine, est désormais connue de presque tous. Mais en 2015, lorsque Jeanne Galice, de son vrai nom, sort son premier album "Zanaka", peu imaginaient qu'il propulserait l'artiste dans les plus hautes sphères de la scène hexagonale.
"Quand j'y repense, je suis très émue", dit-elle à l'AFP, qu'elle reçoit détendue dans sa loge, juste à côté de celle de la grande prêtresse du rock, PJ Harvey, programmée plus tard sur la même grande scène.
"Je n'aurais pas pu rêver mieux comme parcours. On a commencé petit, dans des salles modestes. Et plus ça allait, plus on s'est retrouvé dans des salles plus grandes, à l'affiche de grands festivals. C'est assez inouï", dit-elle.
"J'essaie de ne pas penser à ce que je vis sur l'instant quand je suis sur scène, sinon je me mettrais à pleurer. Et quand je pleure, il ne vaut mieux pas que je chante. Sur scène je suis très concentrée sur ce que j'ai à faire. C'est après que je réalise des choses", enchaîne-t-elle.
Des moments forts, des images gravées dans sa mémoire, Jain en a accumulé en deux ans. Si le public s'est arraché "Zanaka", écoulé à plus 300.000 exemplaires (triple disque de platine), la profession l'a consacrée cette année artiste interprète féminine aux Victoires de la Musique. Un trophée assorti du Prix du vidéo-clip pour son single "Makeba", après celui de l'album révélation en 2016.
Et le monde lui a tendu les bras, notamment l'Angleterre et les États-Unis dont rêvent plus d'un artiste.
Un prochain album plutôt hip hop
"J'étais très surprise de jouer mes chansons à l'étranger. Et ça s'est très bien passé. Le public dansait. C'était assez magique de voir à quel point la musique était forte, à quel point tout le monde la comprenait", sourit celle qui a eu les honneurs d'être invitée dans l'émission "Later... With Jools Holland" sur la BBC ou encore au "Late Show" de Stephen Colbert sur CBS.
Durant tout ce temps loin de chez soi, la jeune femme qui se présente en s'appelant Jeanne et non Jain, avoue avoir traversé "des grosses périodes de fatigue".
A Rock en Seine, elle sera comme à son habitude seule sur scène, derrière ses machines. Nul hasard pour celle qui révèle avoir eu cette idée après avoir vu le duo électro Justice électriser le festival parisien il y a quelques années. "J'ai été impressionnée de voir comment ces deux garçons avec leurs machines, sans instrument, pouvaient mettre une telle ambiance. Ça a fait tilt".
Si elle s'apprête à tourner une page dans sa vie artistique, Jain est déjà en train d'écrire la suivante puisqu'elle travaille à son prochain album.
"Je vais proposer autre chose. Il y a une petite prise de risque, mais je ne veux pas m'enfermer dans un seul style musical", explique celle dont la pop world puisait jusqu'à présent sa source dans les sonorités africaines et moyen-orientales.
"J'explore de nouvelles voies musicales comme le hip hop, confie-t-elle. J'en ai écouté beaucoup ces deux dernières années. Kendrick Lamar, Asap Rocky, Joey Badass m'inspirent particulièrement chez les rappeurs américains, je les ai potassés."
Studieuse, Jain n'en est pas moins épanouie. "Je suis très heureuse à tous les niveaux, que ce soit professionnellement ou dans ma vie personnelle. Aujourd'hui, il y a toute ma famille, tous mes amis pour me voir. Jouer ici c'est l'aboutissement de deux années merveilleuses. Ce n'est pas rien... Bon, arrêtons, je vais me mettre à pleurer."
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