"Nous continuerons d'interroger le suspect et notre investigation suit son cours", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police de Rotterdam, Wessel Stolle.
Identifié par les médias comme "Jimmy F.", le suspect, un Néerlandais de 22 ans, a été arrêté jeudi à 02h00 (00h00 GMT) dans un village à 42 kilomètres au sud de la ville portuaire, où le concert du groupe rock californien Allah-Las prévu mercredi soir avait été annulé en raison d'une menace terroriste.
"Suspecté d'être impliqué dans la préparation d'un attentat terroriste", il doit comparaître vendredi devant un juge, selon l'agence de presse néerlandaise ANP.
Le suspect avait été interpellé après un signalement mercredi après-midi de la police espagnole, qui avait repéré un message sur l'application de messagerie cryptée Telegram, d'après deux quotidiens néerlandais de référence citant "diverses" sources.
"La décision d'annuler le concert d'Allah-Las était principalement basée sur un message sur un chat", Telegram, régulièrement accusé de servir de moyen de communication à des réseaux jihadistes, a rapporté le journal NRC.
Ce message aurait été posté en ligne par le suspect lui-même, ce qui incite la presse nationale à soupçonner un canular qui aurait mal tourné. Un acte que le ministre néerlandais de l'Intérieur et de la Justice, Stef Blok, avait déjà qualifié mercredi d'"idiot", alimentant les doutes quant à l'authenticité de la menace.
Pourtant, le même jour, le chef de la police de Rotterdam Frank Paauw avait affirmé à l'AFP qu'"il y avait une information concrète qu'un attentat serait commis à cette date, à cet endroit, contre ce groupe de rock".
Une blague?
Dans le petit village de Zevenberg (sud), les voisins du suspect de 22 ans le décrivent comme un "jeune tranquille qui vit toujours chez ses parents".
"C'est apparemment un étudiant ordinaire qui a un job dans une station-service et qui boit de temps en temps une bière au café du coin", a rapporté le journal populaire De Telegraaf.
Et s'il a pris part à des conversations en ligne sur la guerre en Syrie, il n'a pas émis de "points de vue radicaux", d'après la presse.
Toutefois, pour la police, "à ce stade, il est trop tôt pour dire s'il s'agit en effet d'une blague", a souligné le porte-parole de la police de Rotterdam.
Ce qui n'empêchait pas vendredi des internautes néerlandais de s'interroger. "Je me demande sérieusement s'il y avait une véritable #menace. Je suspecte la #police d'en avoir peut-être fait trop", a écrit sur Twitter une personne identifiée comme "Echo".
D'après les experts, l'avertissement des autorités espagnoles ne semble pas lié aux attentats en Catalogne, revendiqués par le groupe Etat islamique (EI) et qui ont fait 15 morts la semaine dernière.
"Vu le récent contexte des attaques en Espagne, il est compréhensible que la sonnette d'alarme ait été déclenchée", a estimé Jelle van Buuren, de l'Université de Leiden, interrogé par le journal Trouw.
'En état d'ébriété'
Jeudi soir, la police a libéré un autre individu arrêté la veille à cent mètres de la salle de concerts Maassilo dans le sud de Rotterdam, où devait jouer Allah-Las. Ce ressortissant espagnol, qui conduisait une camionnette transportant des bonbonnes de gaz, "n'est plus suspect dans l'enquête".
Il possédait une attestation pour le transport de bonbonnes de gaz et "semblait en état d'ébriété", il était plutôt le "mauvais homme au mauvais endroit au mauvais moment et avec le mauvais contenu dans son véhicule", selon le chef de la police locale.
L'Europe a déjà été frappée par plusieurs attaques terroristes visant des concerts. Le 13 novembre 2015, la salle de concerts du Bataclan a été l'une des cibles des attaques de Paris, qui ont fait 130 morts. Et le 22 mai, à Manchester, dans le nord-ouest du Royaume-Uni, 22 personnes ont été tuées lors d'un attentat suicide à la sortie d'un concert de la chanteuse Ariana Grande.
Jeudi soir, le groupe Allah-Las a donné comme prévu un concert à Varsovie en présence d'un dispositif policier très léger et a annoncé qu'il souhaitait retourner jouer à Rotterdam.
Les Pays-Bas ont jusqu'ici été épargnés par la vague d'attentats qui a touché leurs voisins européens, mais les autorités restent sur leurs gardes en raison de plusieurs alertes ces derniers mois.
A LIRE AUSSI.
Pays-Bas: un concert de rock annulé en raison d'une "menace terroriste"
Concert annulé aux Pays-Bas: un homme de 22 ans arrêté
Attaque au couteau à Hambourg: un mort et quatre blessés
Crise entre la Turquie et les Pays-Bas, le ministre turc en France
Menace d'attentat à Cherbourg : le préfet s'explique sur la sécurité renforcée dans les écoles
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.