Plus de 48 heures après le drame, "les chances de survie ne sont pas élevées", aé déclaré aux médias à Bondo un porte-parole de la police cantonale des Grisons, Roman Rüegg.
Les secouristes n'ont toutefois pas encore perdu tout espoir.
Les opérations de recherche, lancées dès le jour de la catastrophe survenue mercredi matin, ont repris vendredi matin. Elles avaient été interrompues durant la nuit pour des raisons de sécurité.
Les huit alpinistes, qui cheminaient par petits groupes, sont originaires de la région de Baden-Württemberg en Allemagne, de la région de Styrie en Autriche et du canton de Soleure en Suisse, a précisé la police dans un communiqué.
Quelque 120 secouristes, policiers, pompiers, militaires - munis de chiens, de caméras infrarouges et d'appareils permettant de détecter les ondes de téléphones portables - mène des recherches au sol et dans les airs pour tenter de les localiser.
La présidente suisse Doris Leuthard s'est rendue jeudi sur place. "Plus le temps passe et plus le risque que les disparus soient morts augmente", a-t-elle déploré, d'après le journal suisse Blick.
Selon la maire de Bregaglia (dont dépend Bondo), Anna Giacometti, les sentiers de randonnées avaient été classés comme "dangereux" le 14 août en raison de la chute de pierres. Interrogée par Blick, elle explique que des panneaux avertissant du danger avaient même été installés dans le village.
Le terrible accident est survenu mercredi vers 09h30 (07h30 GMT), lorsqu'une masse rocheuse de quatre millions de m3 s'est détachée de la paroi du Piz Cengalo (3.369 m) et s'est déversée, telle une avalanche, dans une vallée en direction de Bondo, détruisant tout sur son passage.
Grâce à un système d'alerte installé dans la montagne depuis un précédent éboulement survenu dans ce même massif alpin en 2011, les autorités ont réussi à évacuer deux refuges alpins et les habitants de Bondo avant que la coulée de boue atteigne le village.
Certains résidents vont pouvoir rentrer chez eux dans les prochaines heures, mais d'autres devront attendre encore plusieurs jours ou semaines, a annoncé la police.
Dégel du permafrost
Les experts n'excluent pas que de nouveaux éboulements plus petits puissent encore se produire. Un million de m3 supplémentaires risquent encore de tomber, selon les autorités.
Les experts ont également expliqué que l'éboulement avait été causé par le dégel du permafrost (les terrains gelés depuis des millénaires), sous l'effet du réchauffement climatique. Ce dégel rend le sol plus meuble et provoque également une augmentation de la pression de l'eau dans la roche, deux phénomènes qui favorisent les glissements de terrain.
Les "vibrations" produites par l'éboulement qui s'est produit mercredi équivalaient à un séisme de magnitude 3. Cet événement était attendu depuis plusieurs années car des chutes de pierre avaient été enregistrées dans la zone en 2011, 2012, 2016 et le 21 août 2017, selon le service sismologique suisse.
Un gros éboulement s'était déjà produit fin 2011 au Piz Cengalo. Environ 1,5 million de m3 de roches étaient tombées dans une vallée inhabitée.
En Suisse, le dernier glissement de terrain mortel remonte à novembre 2014: deux personnes avaient été tuées et quatre blessées après l'effondrement d'un bâtiment dans le canton du Tessin.
En octobre 2000, douze personnes étaient mortes et quatre autres portées disparues, après des inondations et des glissements de terrain dans le canton du Valais.
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