Trois mois après son élection, le chef de l'Etat va ainsi changer radicalement sa stratégie média, qui jusqu'ici consistait à répondre le moins possible aux questions des journalistes, et à préférer publier des déclarations sur les réseaux sociaux.
Il refusait ainsi lors de ses déplacements de répondre aux questions ne portant pas directement sur sa visite, ou aux questions de politique intérieure lors de ses déplacements à l'étranger.
Il avait aussi annulé l'interview télé traditionnelle du 14 juillet et n'a tenu depuis son arrivée aucune conférence de presse en France, hormis lors de visites de chefs d'Etat étrangers où les journalistes n'ont généralement droit qu'à une ou deux questions par pays.
En invitant jeudi trois journalistes à bord du Falcon présidentiel entre Salzbourg et Bucarest, qui ont pu lui parler une bonne heure sur de multiples sujets, il a aussi rompu avec la règle jusqu'ici martelée par l'Elysée de ne jamais faire de "off".
Dans ces entretiens informels qu'affectionnaient ses prédécesseurs, surtout François Hollande, les journalistes conviés peuvent rendre compte de la substance de ce que leur dit leur interlocuteur mais sans le citer directement ni révéler qu'il a leur parlé. Ils doivent utiliser des formules du type "selon son entourage".
Selon L'Obs, Le Monde et Ouest-France, les médias choisis par le président, Emmanuel Macron se méfie toujours des conférences de presse solennelles à l'Elysée, qu'il juge trop formatées ou trop décousues pour développer un propos en profondeur.
Au-delà d'interviews ponctuelles qu'il accordera à la presse écrite et aux chaînes de télévision, il choisirait la radio, à l'instar autrefois du président américain Franklin Roosevelt ou, au milieu des années 50, de Pierre Mendès-France qui avaient leur causerie régulière au coin du feu.
Cette formule et ce média de proximité ont, dans son esprit, l'avantage de toucher un public large et populaire, précise L'Obs, sans diminuer la fonction présidentielle.
Emmanuel Macron éprouve visiblement le besoin de davantage expliquer son action, alors que sa réforme du droit du travail inquiète et qu'il voit sa cote de popularité fortement baisser dans les sondages.
Il en a déjà donné une preuve mercredi en consacrant un long moment à défendre ses réformes en France, en pleine conférence de presse conjointe avec les chefs de gouvernement autrichien, tchèque et slovaque consacrée à la réforme de la directive sur le travail détaché, le sujet de son voyage.
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