Nous sommes "face à un vrai problème qui est celui de la difficulté incompréhensible qu'ont certains industriels à tracer correctement et facilement leurs approvisionnements", écrit sur un blog paru mercredi, Michel-Edouard Leclerc, ajoutant que "certains industriels ont aussi initialement sous-estimé les risques".
"Un système assez opaque est ainsi pointé du doigt, que les lobbies industriels ont réussi à masquer jusqu'à présent en obtenant des politiques une exigence de transparence bien moins stricte que celle imposée aux distributeurs", accuse le patron de supermarchés.
Le dirigeant de Nestlé France n'a pas laissé passer l'accusation et y a répondu mercredi soir dans un billet sur le site internet du groupe.
"Michel-Edouard Leclerc a trouvé sur son blog plus pertinent d'essayer d'exonérer son groupe de toute responsabilité en essayant de détourner les soupçons vers l'ensemble de l'industrie agro-alimentaire et son association professionnelle, relativisant ainsi les problèmes de ses marques Repère ou Eco+", écrit-il.
Mercredi, des pâtes de la marque de distributeur de Leclerc "Nos régions ont du talent" ont en effet été ajoutées à la liste, publiée par le ministère de l'Agriculture, des produits contenant des traces de fipronil à une concentration supérieure à la limite réglementaire.
"Lorsqu'ils vendent leurs marques propres, les distributeurs se retrouvent à faire face aux mêmes difficultés et responsabilités que les marques nationales vis-à-vis des consommateurs", rappelle M. Girardot.
"Plus grave est le fait de laisser entendre que l'industrie agro-alimentaire vendrait de mauvais produits pour préserver ses marges au détriment de la santé des consommateurs !", clame-t-il encore.
"Ce mensonge en forme de leçon est d'autant plus malvenu de la part d'un distributeur qui pour acheter toujours moins cher, pousse ses fournisseurs à la faute en s'exonérant lui-même des contraintes du droit français", assure M. Girardot en évoquant la création par Leclerc et le groupe de distribution allemand Rewe de la grande centrale d'achat Eurelec Trading.
Eurelec Trading permet, selon lui, au distributeur français de négocier, commander, faire livrer et facturer depuis la Belgique des produits français à destination de magasins français, "tout en s'affranchissant des contraintes de la fiscalité et du droit français".
La manoeuvre "est indigne si elle pousse ceux qui ne peuvent pas répondre aux injonctions de baisse de prix permanente à aller s'approvisionner au moins cher, au risque d'acheter des produits issus de pratiques peu scrupuleuses", dénonce-t-il.
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