Le présent est fait de clins d'oeil au passé. Sur le terre-plein central des écluses de Ouistreham (Calvados), au niveau de la passerelle située près du marché aux poissons, une plaque sera dévoilée en grandes pompes samedi 26 août 2017 à 10h30.
Retrouvée par hasard au début des années 1980 sur un chantier alors en cours à la caserne des pompiers de la commune, elle indiquait dès 1857 l'emplacement de l'écluse d'Oyestreham. "Je l'ai longtemps gardée dans mon bureau et comme c'est la seule et l'unique, c'est une très bonne chose qu'elle retourne sur le port", assure avec émotion Daniel Tampier, aujourd'hui à la retraite et ancien responsable de la caserne de Ouistreham.
Un temps de retard
160 ans après l'inauguration du canal en août 1857, les collectivités du territoire tiennent à marquer l'anniversaire d'un aménagement qui s'est avéré décisif pour la survie du port de Caen-Ouistreham, à grand renfort de festivités et autres animations.
"Dès le XVIe siècle, la taille des bateaux pose problème pour accéder aux quais de la cité normande, rappelle Bertrand Morvilliers, ingénieur territorial au sein du Centre permanent d'initiatives pour la vallée de l'Orne, à l'origine de l'exposition "Caen, le souffle oublié du grand large". Arriver au bout des 20 kilomètres de méandres représente un risque certain." Le débat sur l'avenir du port de Caen ne fait que commencer, jusqu'à ce que l'ingénieur révolutionnaire Joseph-Marie Cachin ne propose en 1798 un canal sur l'Orne avec un niveau d'eau constant, indépendant des aléas de la marée. Mais il ne verra jamais son projet réalisé de son vivant, puisque les travaux n'ont débuté qu'en 1838 pour s'achever en 1857.
160 ans plus tard, cette réalisation semble avoir permis au port de Caen de ne pas être rayé de la carte, alors que Cherbourg et Le Havre avaient déjà à l'époque plusieurs milles d'avance. "En matière maritime, nous avons toujours eu un temps de retard, soutient Bertrand Morvilliers, ravi de voir un engouement certain autour de cet anniversaire, car c'est une occasion formidable de rappeler à tout le monde à quel point Caen est lié à la mer et dispose là, d'une formidable carte à jouer".
Bertrand Morvilliers
Quel avenir pour le port?
Désormais équipé de ce canal dans la deuxième moitié du XIXe siècle, le port voit se renforcer son activité d'exportation de céréales et de pierre de Caen, d'importation de bois et de fer. De nouveaux bassins sont construits plus tard, à Calix, Blainville et Hérouville.
Le vrac, qui demeure encore aujourd'hui la spécialité de l'infrastructure, tire longtemps les entreprises locales vers le haut, mais montre aujourd'hui ses limites face aux ports qui ont misé sur les containers. Aussi, pointe à l'horizon une question qui ne manque pas d'animer les débats à l'heure où les élus travaillent à la reconquête de la presqu'île de Caen, longée par ce canal: est-ce que le nouveau bassin doit garder son aspect et son activité industrialo-portuaire génératrice d'emplois, ou doit-il accueillir des services et des logements urbains?
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