L'attribution par l'État en décembre 2016 de la concession de la plage, l'une des plus grandes d'Europe, au géant de l'eau et des déchets et non à la mairie provoque depuis mai une fronde des exploitants (écoles de voile, restaurants, clubs de loisirs).
Ils dénoncent une augmentation de la surface des lots dans les appels d'offres lancés par Veolia et un doublement de la redevance annuelle, à quoi s'ajoutent les frais de démontage des structures en application du décret Plage de 2006.
Seul candidat après le refus en 2014 de la mairie de reprendre la gestion à son compte, Veolia avait remporté le contrat pour douze ans.
Dans un courrier daté du 10 août, Nicolas Hulot conforte la position de l'État, rendue publique fin juillet par la sous-préfète de Saint-Nazaire, et répond au maire de La Baule qui souhaitait reprendre la gestion de la plage compte-tenu de la polémique. Le ministre juge que cette option "ne peut être envisagée au regard des conséquences financières à laquelle elle aboutirait", avec notamment "le versement d'indemnités importantes" à Veolia.
Il se prononce pour "la mise en oeuvre du décret Plage dans une perspective d'adaptation des territoires au changement climatique", faisant référence à la tempête hivernale qui avait endommagé les établissements côtiers de La Baule fin 2013, donnant lieu à la publication d'un arrêté de catastrophe naturelle.
"Il est de la responsabilité des autorités publiques de promouvoir le principe de démontabilité des installations pour la sécurité des usagers de la plage et le respect des seuils d'occupation maximale pour y garantir un accès libre et gratuit", souligne-t-il.
En vertu du décret Plage, un minimum de 80% de la longueur du rivage, par plage, et de 80% de la surface de la plage, dans les limites communales, doit rester libre de tout équipement. Le décret exige aussi que les installations soient démontables, sauf "autorisation annuelle spéciale".
Dans sa lettre, Nicolas Hulot insiste également sur la nécessité d'une égalité de traitement des exploitants de La Baule avec ceux de Pornichet, qui occupent l'autre partie de la baie, "afin d'atteindre une redevance moyenne de 5,5% du chiffre d'affaires". Une condition déjà acceptée par Veolia fin juillet après que l'État lui a demandé de revoir sa copie.
Dans un courriel, la mairie estime que "même si cette lettre ne répond pas à toutes les attentes de la municipalité, elle a le mérite de clarifier nettement la position du gouvernement sur les modalités d'application du décret plage à La Baule".
La date limite de réponse aux appels d'offres était le 21 août pour les restaurateurs. Une nouvelle réunion est prévue en septembre avec la mairie, les exploitants, Veolia et les services de l'État.
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