M. Fuentes, 19 ans, dit s'être rendu en Virginie pour dénoncer le déboulonnage des statues confédérées - qu'il qualifie de "génocide culturel" - mais aussi l'"immigration massive" et "le multi-culturalisme".
"Quand on essaie de forcer des cultures, des valeurs et des modes de vie différents sous une seule identité parapluie, on perd le sens de ce que veut dire être Américain", affirme-t-il.
S'il regrette la présence de militants néo-nazis à cette manifestation - où un homme a foncé dans la foule de contre-manifestants, faisant un mort et 19 blessés - cet étudiant en sciences politiques originaire de la banlieue de Chicago ne renie pour autant aucune de ses convictions. Et voit dans les réactions aux évènements de Charlottesville le signe d'"un clivage de plus en plus irréconciliable entre droite et gauche".
Ce jeune ultra-informé, qui a fait campagne pour Donald Trump, revendique des idées nationalistes haut et fort depuis des mois, sur les réseaux sociaux et via une émission qu'il a animée plusieurs mois durant, reprise par la chaîne conservatrice Right Side Broadcasting Network.
Provocateur dans l'âme, Nick Fuentes s'est aussi attiré l'attention des médias américains en s'en prenant parfois violemment aux "mondialistes" ou aux responsables de CNN, qu'il faudrait "expulser ou pendre", disait-il en avril.
Cela lui avait déjà valu des insultes. Après les évènements de Charlottesville, qui ont suscité de vives tensions aux Etats-Unis, cet étudiant aux racines en partie mexicaines a aussi reçu des "menaces de mort", dit-il.
Il assure néanmoins "condamner toute violence". Et affirme que la droite radicale américaine "fait erreur" en laissant des sympathisants néo-nazis venir à ses rassemblements car "cela détourne du message".
Il déplore que de nombreux responsables, démocrates et républicains, aient mis dans le même sac sympathisants néo-nazis et manifestants de la droite radicale, rendant selon lui toute discussion impossible.
"Le contrôle de la gauche sur les grands médias et les principales institutions" vaut à "toute personne blanche ou européenne qui défend ses intérêts ou exprime son inquiétude face à l'expérimentation sociale que nous poursuivons depuis 30 ans d'être traitée de raciste, suprémaciste ou nazi", de façon à "empêcher les gens d'en parler", affirme-t-il.
Menaces de mort 'crédibles'
Première conséquence: il va quitter Boston University, un bastion progressiste, et espère rejoindre en janvier prochain l'université plus conservatrice d'Auburn, dans l'Alabama.
Il avait pensé quitter Boston dès juin, mais les évènements de Charlottesville ont scellé sa décision.
"C'en était au point où les gens proféraient des menaces assez crédibles contre ma sécurité et contre ma vie, ce n'était plus drôle. Cela a confirmé ma décision que je ne serais plus en sécurité sur le campus si j'y retournais cet automne", dit-il.
Mais il n'entend pas pour autant faire profil bas dans l'Alabama.
Même si ce campus est plus conservateur, "je suis probablement plus à droite que la majorité des gens d'Auburn, je n'y vais pas pour être à l'aise idéologiquement", dit-il. "Disons que j'y serai plus productif".
Car son soutien à Donald Trump n'est en rien entamé. "Il a même été renforcé" parce que le président américain a "montré beaucoup de courage", selon lui, en ne condamnant pas uniformément les manifestants de Charlottesville et en attribuant une partie des torts aux contre-manifestants.
Nick Fuentes a arrêté son émission, mais prévoit de lancer très prochainement un nouveau site d'informations politiques, "avec une petite équipe". Et songe même à écrire un livre.
L'étudiant estime que la droite radicale à laquelle il s'identifie doit désormais s'interroger sur l'efficacité de nouvelles manifestations.
De nombreux sites proches de l'extrême droite, comme Daily Stormer, ont été fermés dans le sillage de Charlottesville, transformant une manifestation qui aurait dû être un succès pour sa mouvance en "tour de piste victorieux pour l'establishment", fait-il valoir.
Charlottesville "aura au moins eu le mérite de montrer qu'il faut qu'on réfléchisse aux conséquences" de ce genre de manifestations, pas toujours "efficaces pour des mouvements politiques insurgés", dit-il.
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