LFI se réunit à Marseille, le Parti communiste à Angers, Europe Ecologie-Les Verts à Dunkerque et le Parti socialiste à Paris : ateliers, conférences, débats, forums et animations sont au programme de jeudi (LFI et EELV) à dimanche (LFI, PCF et PS).
Les élections digérées, les problématiques d'alliance qui ont rythmé, sans succès 2016 et 2017, s'éloignent aussi, laissant le loisir à chacune de ces formations de faire son propre examen de conscience.
Ce sera le cas ouvertement au PCF, qui a annoncé avant l'été une réflexion sur sa "révolution" interne d'ici 2018. Si les communistes réunissent vendredi soir dans un "carrefour des gauches" le socialiste Luc Carvounas, l'ex-candidat du PS à la présidentielle Benoît Hamon et l'écologiste Sandra Regol, le discours du secrétaire national du PCF Pierre Laurent samedi matin reviendra sur la rentrée sociale et sur l'avenir d'un parti dépassé par le succès de La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon.
Pas d'université d'été pour un PS sorti laminé des élections. Ses cadres sont invités samedi et dimanche à préparer la rentrée politique et entamer la réflexion sur une refondation lors d'un séminaire à huis clos.
De leur côté, les écologistes d'EELV, exsangues notamment financièrement après les élections, réfléchiront sur "les liens entre écologie et politique" également avec Benoît Hamon mais aussi avec le député La République en marche Matthieu Orphelin, très proche du ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot.
Mais le parti écologiste veut aussi "s'interroger sur un développement viable" du mouvement, explique son secrétaire national David Cormand. Il déplore un "outil militant" avec "des qualités mais aussi beaucoup de limites" et questionne sa "relation au pouvoir".
'On expérimente encore'
L'alliance avec d'autres forces de gauche, si elle doit avoir lieu, n'est pas à l'ordre du jour, alors que les prochaines élections, les européennes, n'interviendront qu'en 2019. "Je souhaite qu'on décline notre propre imaginaire politique et notre propre projet, les autres feront ce qu'ils ont à faire", assure M. Cormand, rappelant connaître "assez peu l'identité politique des différentes forces en présence" à gauche.
"On ne peut pas rester à simplement se replier sur nous-mêmes ou à vouloir uniquement en interne penser notre capacité à être plus audibles, plus crédibles", tempère l'ancien candidat à la présidentielle Yannick Jadot, pour qui "l'enjeu, dans les mois qui viennent, c'est la place de l'écologie plus que l'avenir d'EELV".
Pas encore tout à fait identifié comme un parti en bonne et due forme, La France insoumise fait, dans ce paysage, figure d'exception. Avec 3.000 personnes attendues sur quatre jours à Marseille, nouveau fief électoral de Jean-Luc Mélenchon, le mouvement créé autour de sa candidature à la présidentielle, démontre "sa vitalité", assure un de ses porte-parole Charlotte Girard.
Là, pas d'introspection : "on laisse libre cours pour l'instant au foisonnement, pour prendre la température du mouvement, on expérimente encore en essayant d'éviter les écueils rencontrés par les partis traditionnels", dit-elle. Le mouvement travaillera à sa structuration lors d'une convention nationale les 14 et 15 octobre.
En l'absence de subventions publiques -les premiers versements liés à l'existence d'un groupe parlementaire interviendront au printemps- et de siège, LFI est une "structure légère et minimaliste", "hors sol" et animée par "la force de (sa) conviction", détaille-t-elle.
L'unité avec ses partenaires, notamment les communistes avec lesquels LFI est en froid malgré le soutien du PCF lors de la présidentielle, est encore moins à l'ordre du jour qu'à Angers et Dunkerque.
"Tout le monde est bienvenu à Marseille mais on n'a pas invité" les dirigeants de partis, argumente Eric Coquerel. "On a fait l'expérience que l'unité des états-majors ne se traduit pas en unité massive dans les mobilisations ni dans les urnes", estime le responsable politique qui justifie par des conflits d'agenda l'absence de LFI aux autres rassemblements.
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