De 23H00 à 06H00, quatre rixes à quatre endroits différents localisés près de l'A16 ou de la rocade portuaire ont opposé Afghans et Érythréens par petits groupes, certains armés de barres de fer ou de bâtons, a rapporté un communiqué de la préfecture.
Elles se sont soldées par "16 blessés légers" (des plaies et traumatismes bénins), a précisé cette source.
Mardi vers 14H30, des rixes impliquant environ 150 migrants ont repris à côté de l'antenne du Secours catholique à Calais, faisant trois blessés, puis près de l'A16, faisant deux blessés, selon la préfecture. Vingt personnes ont été placées en rétention administrative et sept autres en garde à vue, selon cette source.
"Les forces de l'ordre sont intervenues cette nuit et en début d'après-midi extrêmement rapidement avec des moyens adaptés pour faire cesser les troubles", a affirmé le préfet du Pas-de-Calais, Fabien Sudry, à l'AFP
"Nous serons très vigilants dans les prochaines heures pour éviter la répétition de ce type d'épisodes en mettant les moyens nécessaires pour éviter qu'ils ne se reproduisent", a-t-il ajouté, précisant que l'État maintenait à Calais "une force publique constituée en moyenne de 340 à 400 policiers supplémentaires".
Lundi soir, "c'est parti d'une petite dispute avec un migrant alcoolisé, durant une distribution de nourriture. Puis ça a dégénéré dans toutes les +jungles+", ces petits campements clandestins et éphémères qui se font et se défont depuis quelques semaines, a raconté à l'AFP Sylvain, cofondateur il y a deux ans du hangar de distribution de l'association Auberge des migrants.
"Ce n'est pas étonnant, à force du déni de l'État qui ne fait que ce qu'il est obligé de faire", a-t-il dénoncé en référence aux quelques points d'eau récemment mis en place sous contrainte judiciaire.
"Les conditions de vie très difficiles font que les différences culturelles entre communautés se font plus ressentir. Les migrants fonctionnent par groupes pour s'en sortir et ils sont très solidaires" lorsque l'un d'entre eux est agressé, a encore expliqué l'associatif.
Début juillet déjà, une rixe opposant une centaine de migrants africains, des Érythréens face à des Éthiopiens, avait fait 16 blessés dont un grave dans la zone industrielle de Calais.
Les conditions de vie des migrants dans le Calaisis ont été dénoncées de nombreuses fois ces derniers mois par des associations, mais aussi par le Défenseur des droits Jacques Toubon qui, le 14 juin, avait déploré des atteintes aux droits "d'une exceptionnelle et inédite gravité".
Une enquête de l'Auberge des migrants publiée lundi a dévoilé que la majorité des migrants de Calais dormaient moins de quatre heures par nuit.
La semaine dernière, les autorités ont commencé à se plier aux injonctions du Conseil d'État, qui le 31 juillet avait confirmé l'ordonnance du tribunal administratif de Lille imposant notamment la création de points d'eau et de sanitaires.
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