Les quatre suspects ont été amenés dans des fourgons de la garde civile peu après 8H00 (6H00 GMT), escortés par des voitures de police toutes sirènes hurlantes, à l'Audience nationale, spécialisée dans les affaires de terrorisme, a constaté l'AFPTV.
Il s'agit de Driss Oukabir, de Mohammed Aallaa, de Salh El Karib et de l'Espagnol Mohamed Houli Chemlal, selon une source proche de l'enquête en Catalogne.
Ce dernier, âgé de 21 ans et né à Melilla, avait été blessé dans la gigantesque déflagration qui s'était produite la veille des attentats dans une maison à Alcanar, à 200 km au sud-ouest de Barcelone, où la cellule aurait tenté de fabriquer des explosifs.
L'audition a commencé par lui, et a duré une heure et dix minutes, a précisé un porte-parole de l'Audience nationale.
Le suspect qui a été amené par la garde civile en pyjama d'hôpital, comparaît après avoir été examiné par un médecin légiste qui a estimé qu'il était en état d'être interrogé, a précisé un porte-parole de l'Audience nationale à l'AFP.
Les quatre hommes étaient en garde à vue depuis cinq jours et seront entendu par le juge d'instruction Fernando Andreu, en compagnie d'au moins deux procureures.
L'une d'entre elles, Dolores Delgado, a indiqué à la presse que ces auditions devraient se terminer dans la soirée.
Pendant ces auditions à huis-clos, les quatre hommes, assistés d'avocats commis d'office, ont le droit de ne pas répondre aux questions.
Fernando Andreu, un magistrat chevronné, doit déterminer quelles charges il retient contre eux exactement et quel rôle leur est reproché dans l'organisation des attentats.
Ensuite, il décidera à la fin de la journée s'il les envoie en détention provisoire.
Les attaques ont fait 15 morts et plus de 120 blessés jeudi et vendredi, à Barcelone et dans la station balnéaire de Cambrils à 120 km au sud.
Lundi soir, huit blessés étaient encore entre la vie et la mort.
Enquête internationale
Parallèlement, la police enquête sur les possibles ramifications internationales de la cellule, dont plusieurs membres se sont déplacés à l'étranger .
Au moins un des suspects, dont le nom n'a pas été révélé, s'est rendu à Zurich en décembre dernier, selon la police fédérale suisse qui a retrouvé trace de son passage dans un hôtel de la ville à la demande de son homologue espagnole.
L'imam Abdelbaki Es Satty, mort dans l'explosion de la maison d'Alcanar, a séjourné en Belgique entre janvier et mars 2016.
Et l'Audi A3 utilisée à Cambrils avait été "flashée" près de Paris par un radar le 12 août avec quatre personnes à bord, a déclaré mardi le ministre français de l'Intérieur Gérard Collomb.
Ce dernier a annoncé qu'il recevrait mercredi à Paris son homologue espagnol Juan Ignacio Zoido.
Au total 12 hommes, en majorité Marocains, sont soupçonnés d'avoir composé la cellule qui a commis les attentats. La plupart ont grandi à Ripoll, une petite ville au pied des Pyrénées où s'étaient installés leurs parents marocains
Cinq ont été abattus dans la nuit de jeudi à vendredi après avoir foncé sur les passants à Cambrils et tué une femme à coups de couteau.
Deux étaient morts mercredi en manipulant des explosifs. La police n'a pas encore confirmé l'identité du deuxième, qui serait Youssef Aallaa.
Un huitième, le fugitif Younès Abouyaaqoub, accusé d'avoir tué 13 piétons sur les Ramblas de Barcelone au volant d'une camionnette lancée à vive allure, a été abattu lundi soir à 50 km de la ville, en criant "Allah est grand".
Les suspects qui comparaissaient mardi ont été arrêtés après les attentats. Deux sont d'ailleurs les frères aînés de terroristes présumés abattus par la police.
Le premier, Driss Oukabir, âgé de 27 ans, est le frère aîné de Moussa Oukabir, 17 ans, un des cinq occupants de l'Audi.
Le deuxième, Mohammed Aaalla, 27 ans, est le propriétaire de l'Audi A3 de Cambrils. Son frère Said, âgé de 18 ans était dans la voiture.
Le père de Mohammed Aalla a déclaré à l'AFP que son aîné ne savait rien des plans du cadet qui n'arrêtait pas de lui emprunter la voiture, pour "chercher du travail". Ce jour-là, c'était pour se rendre à la plage, a-t-il déclaré.
"Félicitations aux Mossos (police de Catalogne) et aux autres forces de l'ordre pour leur magnifique travail", a twitté lundi soir le chef du gouvernement Mariano Rajoy, "ensemble nous vaincrons le terrorisme!".
L'Espagne n'avait pas été frappée par des attentats islamistes depuis 2004, quand des jihadistes avaient fait exploser des bombes dans des trains de banlieue bondés à Madrid, faisant 191 morts.
A LIRE AUSSI.
Attentats en Espagne: le profil des suspects
Attentats en Espagne: la police sur la piste d'une cellule d'une douzaine de personnes
Ripoll, paisible ville catalane où auraient grandi des jihadistes
Attentats en Espagne: quatre suspects devant la justice, huit autres tués
Les policiers espagnols remontent la piste des attentats meurtriers
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.