Son nouveau club a officialisé lundi son transfert pour deux ans. Le joueur pourrait toucher près de quatre millions d'euros par saison selon les médias turcs. La présentation officielle du joueur aura lieu mardi.
Vision du jeu, art de la passe... Le milieu de 30 ans a beaucoup de talent, incontestablement. Il suffit de relire ce que disait début novembre Jorge Sampaoli, entraîneur de Séville à l'époque. "Nasri est déterminant pour nous. Quand il est là, l'équipe se repose beaucoup sur lui du fait de ses qualités techniques", soulignait le technicien argentin, qui vantait régulièrement le génie de ce "joueur incroyable".
Mais jusqu'ici, sa carrière laisse un goût d'inachevé, malgré deux titres de champion d'Angleterre avec Manchester City (2012 et 2014) et ses performances à Arsenal (2008-2011) ou Marseille (2004-2008). La faute à un caractère jugé parfois compliqué.
Coup de tête
A Séville, les éloges se sont multipliés jusqu'au mois de mars, et un 8e de finale retour de Ligue des champions perdu contre Leicester (2-0). Provoqué par Jamie Vardy, le Français s'est laissé aller à un geste d'humeur, un petit coup de tête contre l'attaquant anglais, qui en a un peu rajouté.
Résultat: un deuxième carton jaune pour Nasri, une expulsion que la presse espagnole a eu beaucoup de mal à lui pardonner. Et un nouvel argument pour les détracteurs du milieu de terrain.
Car avant son passage andalou, l'international français (41 sélections, 5 buts) a souvent fait parler de lui pour ses démêlés extra sportifs, notamment en équipe de France.
Accusé de manquer de respect aux "anciens" de l'effectif à l'Euro-2008, Nasri avait été écarté du Mondial-2010 par le sélectionneur d'alors, Raymond Domenech. Son retour en grâce sous les ordres de Laurent Blanc (2010-2012) avait aussi mal tourné, puisqu'il avait été suspendu trois matches à l'issue de l'Euro-2012 pour avoir proféré des insultes visant des journalistes. Et sa relation a toujours été distante avec Didier Deschamps, l'actuel sélectionneur.
'Je veux juste m'épanouir'
En septembre, Nasri, plus appelé depuis novembre 2013, avait définitivement tourné la page des Bleus. "C'est une volonté de ma part, quelque chose que je ne veux plus (jouer en équipe de France). En 2014, la déception était trop forte de ne pas disputer la Coupe du monde, je veux juste m'épanouir, rendre confiance à ce club de Séville", disait-il.
L'ancien Marseillais voulait absolument se relancer en Espagne, après une saison difficile à City, où le nouvel entraîneur Pep Guardiola ne comptait pas sur lui. Tout semblait réuni, la confiance de Sampaoli et le positionnement de meneur de jeu à l'ancienne, libre de ses mouvements, qui lui correspondait parfaitement.
Sur le plan sportif, il n'a pas à rougir de sa saison à Séville, avec ses très bons débuts et une quatrième place en fin de saison en Liga, derrière le trio Real-Barça-Atlético Madrid. Mais depuis son expulsion, il a été moins impressionnant et la presse locale beaucoup moins tendre, le quotidien sportif de Séville Estadio Deportivo en faisant le symbole de la "panne de courant" qu'a connu le club en C1 et en Liga en mars et début avril.
Le voilà désormais en Turquie, à Antalyaspor, où évoluent le Camerounais Samuel Eto'o et l'attaquant français Jérémy Ménez.
Comme Ménez ou Hatem Ben Arfa, Nasri, bien que plus régulier, fait partie de cette fameuse génération 87 pétrie de talent, mais qui n'a pas eu la carrière dont rêvaient ses thuriféraires.
Karim Benzema, lui aussi de 1987, brille de son côté au Real Madrid. Mais attend sa rédemption en équipe de France, où il ne joue plus depuis octobre 2015, à cause de l'affaire de la sex-tape.
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