Après deux semaines chaotiques qui ont considérablement terni son image, cette allocution depuis la base de Fort Myer, au sud-ouest de Washington, lui offre une occasion d'adopter une posture plus présidentielle et de décliner sa vision sur le devenir de la plus longue guerre de l'histoire des Etats-Unis.
Le discours, prévu à 21H00 (mardi 01H00 GMT), sera retransmis en direct sur les principales chaînes de télévision américaines.
Seize ans après les attentats du 11-septembre qui avaient poussé les Etats-Unis à lancer une vaste offensive pour déloger le régime taliban au pouvoir à Kaboul, le fragile édifice démocratique afghan est menacé par une insurrection déstabilisatrice.
Elu sur la promesse de mettre au fin au conflit, Barack Obama, prédécesseur démocrate de Donald Trump, avait du se résoudre à renoncer au retrait total des troupes américaines fin 2016.
Signe du fonctionnement de l'exécutif version Trump, les trois hommes forts sur ce dossier sont trois généraux: H.R Mcmaster, conseiller à la sécurité nationale, John Kelly, récemment nommé secrétaire général de la Maison Blanche et Jim Mattis, qui dirige le Pentagone. Ces deux derniers sont des généraux des Marines à la retraite.
Ils étaient tous à Camp David, vendredi, autour du président américain, pour préparer cette annonce, attendue depuis des mois.
Depuis Amman, M. Mattis a assuré dimanche que toutes les options avaient été examinées sans a priori.
"Le processus a été rigoureux et il n'y avait aucune condition préalable sur les questions qui pouvaient être posées et et les décisions qui étaient envisageables".
Première décision post-Bannon
La décision de Donald Trump sera scrutée avec une attention particulière pour jauger de l'évolution des rapports de force au sein d'une Maison Blanche traversée, depuis le 20 janvier, de profondes dissensions.
Elle sera la première annonce présidentielle depuis le départ, vendredi, de Steve Bannon, conseiller stratégique très controversé. Ce dernier, chantre de "L'Amérique d'abord" et avocat d'une ligne résolument isolationniste, était opposé à un nouveau déploiement de soldats dans la région.
Plus de 8.000 soldats américains sont actuellement sur place (contre 100.000 au plus haut de l'engagement des Etats-Unis). L'envoi de troupes supplémentaires - le chiffre de 4.000 a été évoqué - inverserait la tendance à la décrue de ces dernières années.
Mais Donald Trump est aussi attendu, plus largement sur sa vision du conflit afghan à moyen terme.
Avec de lancinantes questions qui se posaient déjà à George W. Bush et Barack Obama: quand le pouvoir afghan, miné par les divisions et la corruption, aura-t-il les reins assez solides ? Les forces de sécurité pourront-elles un jour s'affranchir de l'aide américaine ? Comment mettre un terme au jeu trouble du Pakistan, qui sert de facto de base arrière aux talibans ?
Quelque 2.400 soldats américains sont morts en Afghanistan depuis 2001, et plus de 20.000 y ont été blessés.
Rapport après rapport, le contrôleur américain de l'effort de reconstruction en Afghanistan, John Sopko, évoque également le peu d'efficacité des plus de 100 milliards de dollars d'aide à la reconstruction versés en 16 ans par les Etats-Unis.
Avant d'accéder à la Maison Blanche, le magnat de l'immobilier avait envoyé des signaux contradictoires sur ce dossier.
"Quittons l'Afghanistan", écrivait-il sur Twitter en janvier 2013. "Nos troupes se font tuer par des Afghans que nous entraînons et nous gaspillons des milliards là-bas. Absurde! Il faut reconstruire les USA".
Durant la campagne, il avait peu évoqué ce conflit sur lequel il semblait peu à l'aise.
Après avoir affirmé que la guerre en Afghanistan avait été "une terrible erreur", il était revenu sur ce propos, assurant que ces derniers ne concernaient en réalité que l'Irak.
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