Cette attaque survenue en pleine rue dans cette ville du sud-ouest de la Finlande a été qualifiée de "terroriste" par les autorités, mais le mobile demeure inconnu.
Si son caractère terroriste était confirmé, ce serait une première dans ce pays scandinave.
Les Supo ont précisé lundi que la police locale avait reçu un signalement concernant Abderrahman Mechkah en début d'année.
"D'après le signalement, l'homme semblait s'être radicalisé et s'intéressait aux idéologies extrémistes. Les Supo avaient également été informés", ont-il expliqué dans un communiqué. Mais, d'après eux, "le signalement ne contenait aucune information sur une quelconque menace d'attaque".
En juin, les Supo avaient relevé d'un cran leur évaluation du risque d'attaque terroriste et annoncé avoir repéré une activité du groupe Etat islamique (EI) susceptible de viser la Finlande. Le risque est désormais au niveau deux sur une échelle de quatre.
Les services de sécurité disaient particulièrement surveiller "350 individus", soit "environ 80% de plus" qu'en 2012. Antti Pelttari, le chef des Supo, avait précisé sur la radio-télévision publique finlandaise Yle que l'assaillant ne figurait pas sur la liste.
Le tribunal n'a pas indiqué la nationalité du suspect. La police avait auparavant précisé qu'il s'agissait d'un demandeur d'asile marocain, arrivé en Finlande en 2016, qui avait délibérément visé des femmes lors de l'attaque de vendredi.
Deux femmes finlandaises, nées en 1951 et en 1986, ont été tuées dans l'attaque, et huit autres personnes ont été blessées, parmi lesquelles les autorités ont comptabilisé six femmes et deux hommes. Une personne italienne, un Suédois et un Britannique ont été touchés.
La police avait rapidement arrêté le suspect, le blessant par balle à la jambe.
Le suspect devant le juge mardi
Dimanche, la police a pu interroger pour la première fois Abderrahman Mechkah, toujours hospitalisé.
Il devait initialement comparaître lundi, mais il sera finalement présenté mardi à un juge par liaison vidéo depuis l'hôpital, a indiqué le Bureau national d'enquête (BNE), en vue de son placement en détention provisoire.
Les autorités avaient également arrêté quatre Marocains en lien avec l'assaillant dans la nuit de vendredi à samedi, lors de deux perquisitions, dans un centre pour demandeurs d'asile et dans un appartement, à Turku.
"Ils sont soupçonnés d'avoir participé aux meurtres et aux tentatives de meurtre commis avec une intention terroriste. Ils nient toute implication dans les faits", a indiqué le BNE dans un communiqué, qui a demandé leur placement en détention provisoire.
Les SUPO disent avoir enregistré plus de 1.000 signalements similaires à celui d'Abderrahman Mechkah.
"Notre objectif est d'étudier tous les signalements, mais afin de pouvoir les passer tous en revue, nous devons fortement les prioriser. Les signalements contenant des informations sur une menace concrète doivent être la priorité", ont-ils déclaré.
La police nationale, en état d'alerte, avait annoncé vendredi avoir augmenté le nombre de ses patrouilles dans les aéroports, les gares et dans les rues.
La Finlande a observé dimanche une minute de silence à la mémoire des victimes de l'attaque. Une nouvelle minute de silence est prévue lundi à 17h00 (14h00 GMT) à Helsinki.
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