Depuis l’ouverture en 1909 de la première salle obscure - l’Omnia, boulevard Albert Sorel - le paysage du 7e art a bien changé dans la capitale bas-normande. Et que dire des huit cinémas qui occupaient le centre-ville de Caen dans l’après-guerre, à l’heure où le dernier d’entre eux, le Pathé-Lumière jadis appelé le Majestic, s’apprête à faire ses valises pour déménager sur les Rives de l’Orne ?
Le million à l’UGC ?
“J’ai un rêve”, annonce Jérôme Bossé, le nouveau directeur de l’UGC Ciné Cité de Mondeville. “C’est celui de passer la barre du million d’entrées dans notre multiplexe pour cette année 2011.” Depuis le début de l’année, ses 12 salles ont déjà accueilli 738 000 spectateurs. De son côté, Geneviève Troussier, à la tête du Café des images installé à Hérouville, est tout aussi enthousiaste : “nous sommes à 108 000 entrées payantes depuis le début de l’année, soit 14 000 de plus qu’à la même période de l’an passé”.
Sur la rive droite de Caen, trône depuis 1966 le cinéma d’art et d’essai Lux et ses 144 000 entrées payantes en 2010, “notre meilleur chiffre depuis les années 70”, rappelle son directeur Didier Anne. Avec ses 450 films présentés par an, ses trois salles défient l’univers du cinéma business pour proposer une palette de films décalés, souvent bien éloignés des studios hollywoodiens. Comme au Café des images positionné sur le même créneau, les versions originales ont la belle vie, alors qu’elles sont boudées par le Pathé et l’UGC. De grosses productions “en reprise” viennent se greffer à la programmation, “pour toucher de nouveaux publics en suscitant leur curiosité”, explique Geneviève Troussier. Le prix bas proposé, permis notamment par les subventions, sert également d’argument.
Un juste équilibre
Le 7e art à Caen “repose sur un bon équilibre, chaque cinéma se distinguant par une identité propre”, souligne Jérôme Bossé. “D’où notre forte inquiétude quand le projet d’un multiplexe à Verson a été proposé, car Caen reste une petite ville”, indique de son côté Yves Lecesne, responsable du Pathé-Lumière. Plusieurs recours et de nombreuses délibérations plus tard, la Commission nationale de l’aménagement commercial a décidé à la mi-septembre de recaler le dossier. “Nous ne sommes pas contre l’ouverture d’un cinéma dans l’agglo ou à proximité, mais ce ne peut pas être un multiplexe comme cela avait été proposé par la communauté de communes des rives de l’Odon”, explique Geneviève Troussier.
Le groupe CGR et ses 32 multiplexes en France ne pourront donc pas s’implanter dans le microcosme cinématographique caennais. Le Lux, l’UGC, le Pathé et le Café des Images n’ont cependant pas attendu cette menace pour évoluer. Tous ont massivement investi dans l’achat de projecteurs numériques (lire ci-dessous). Une nouvelle ère peut commencer.
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