Au début du XIXe siècle, l’entreprenant M. Gardin, qui développa une activité importante de bateaux, de lavoirs et de séchoirs entre Prairie et Préfecture, n’aurait pu imaginer que deux siècles plus tard, ce quartier deviendrait l’un des plus modernes de la capitale bas-normande. A la fin des années 80, sous l’impulsion de son maire centriste Jean-Marie Girault, la Ville de Caen décida de revitaliser cet espace d’un peu moins de six hectares. La Zone d’aménagement concerté de la Cité Gardin voyait alors le jour en 1992, scellant le lancement d’opérations immobilières.
Densifier le logement
Vingt ans après, la Cité Gardin connaît ses dernières retouches. “La première phase de construction qui s’est achevée en 2004 a permis de créer 445 logements dont 80 sociaux”, rappelle Xavier Le Coutour, maire adjoint chargé de l’urbanisme. “La deuxième phase en cours compte 205 logements de plus.”
Cette seconde tranche est notamment composée de l’immeuble géré par la Cirmad (46 logements sociaux) et des 32 appartements de l’édifice du 30 rue Scamaroni. “Nous les avons vendus en l’espace de neuf mois pour une livraison au printemps dernier”, assure Julien Amaury de l’agence immobilière Joël Pizzy installée dans le quartier. “Les biens de la Cité Gardin attirent les investisseurs, et comme les bien sont rares, ils prennent forcément de la valeur”, complète-t-il.
Une analyse que partage Delphine Jean, directrice commerciale de Sedelka Europrom, le groupe qui construit les 82 logements du Wagram et les 45 autres du Rivoli, les derniers bâtiments de cette deuxième tranche. “Nous ne rencontrons pas de difficultés à les vendre, car la situation est idéale”, argue-t-elle, à l’heure où 80 % des appartements du Wagram ont déjà trouvé preneur.
Quid du commerce ?
Les livraisons du Wagram et du Rivoli seront accompagnées de la création d’une vingtaine de pas-de-portes. Au grand dam des résidents, aucun commerce de “bouche” n’est au programme. “Les loyers sont si forts dans le quartier que ce n’est pas évident pour un boulanger ou un charcutier d’ouvrir une affaire rentable ici”, estime Denis Guilbert, responsable de la brasserie Le Gardin qui “fait le plein tous les midis”. Seul restaurant du quartier, il bénéficie d’un potentiel de 3 000 salariés qui travaillent à proximité : Palais de justice, centre des impôts, préfecture, Conseil général, mairie, EDF...
“Le seul lien social que j’ai, c’est grâce à mon chien”, plaisante une habitante qui déplore l’absence de boulangerie et la fermeture en 2008 de l’unique supérette de la Cité Gardin. “L’enjeu aujourd’hui reste de réussir à lier le quartier au cœur de ville pour créer de la mobilité et inciter des commerces à venir s’y installer”, prévient Xavier Lecoutour. Les services de la municipalité et ceux du Conseil général étudient ces jours-ci la possibilité d’ouvrir les jardins de l’assemblée départementale pour connecter directement le quartier au centre-ville de Caen. Ce projet serait en effet le bienvenu.
Quelques repères...
Population : Près de 1 200 personnes peuplent aujourd’hui la Cité Gardin. Ils devraient être 300 de plus en 2013. Près de 3 000 salariés travaillent à proximité.
HLM : la Cité Gardin compte 18 % de logements sociaux aujourd’hui, gérés par le bailleur social Caen Habitat. L’immeuble de la Cirmad permettra de gonfler ce chiffre à 22 %.
Activités : peu de commerces, mais beaucoup de bureaux ! Près de 3 000 salariés dans ou à proximité du quartier. S’y trouve aussi une crèche et un foyer pour personnes âgées.
Emplacement : la Cité Gardin fait le lien entre l’hippodrome et les jardins du Conseil général, à proximité du cœur de ville de la capitale bas-normande.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.