Les dirigeants du groupe suisse Edmond de Rothschild, qui sont déjà actionnaires principaux de l'entreprise, vont injecter un total de deux millions d'euros dans le site d'information, a indiqué à l'AFP Jean-Marie Colombani, ancien du Monde et président de Slate.fr.
Une première augmentation de capital de 1,15 million d'euros a été réalisée le 20 juin, selon Libération. Cet investissement a été réalisé via la société personnelle du couple Rothschild domiciliée au Luxembourg, Catleya Finance, a confirmé Jean-Marie Colombani.
Déficitaire depuis sa fondation en 2009, le site garde son modèle gratuit financé par la publicité et la vente de contenus. Dans un courrier interne envoyé début juillet et consulté par l'AFP, la direction de Slate soulignait qu'"une course sans fin à l'audience (est) désormais sans issue, et il (faut) accentuer ce qui a toujours fait la marque Slate".
"Dans les prochains mois, la rédaction de Slate deviendra principalement éditrice", soulignait la direction du site. "Les articles publiés seront dès lors quasiment tous commandés aux pigistes, le rôle de la rédaction étant de les éditer, de les mettre en valeur et d'en assurer la distribution la plus large possible, en particulier sur les réseaux sociaux".
Slate ne devrait plus publier qu'une dizaine d'articles par jour, contre une quinzaine aujourd'hui. Le site devrait aussi avoir droit à une "refonte totale" en janvier 2018. Son président devrait donner plus de précisions sur sa nouvelle mouture lors d'une assemblée générale à la mi-septembre.
Avec ce nouvel investissement, le site change de têtes: l'homme d'affaires et producteur Marc Sillam a remplacé le fondateur Eric Leser à la direction générale.
Christophe Carron, ancien rédacteur en chef du Grand journal de Canal+ et ancien de Voici, prend en charge la rédaction en chef du site. Il remplace Charlotte Pudlowski, partie monter un projet de podcasts, comme elle l'a elle-même annoncé sur Twitter.
Selon un journaliste du site cité par Libération, une partie de la dizaine de titulaires de cartes de presse du site devraient également profiter de la clause de cession pour quitter Slate, qui emploie 23 personnes.
Le site avait déjà pu survivre grâce à des levées de fonds, malgré une chute de son chiffre d'affaires à 950.000 euros en 2015, contre 1,5 million en 2012, à cause de problèmes avec une régie externe.
Benjamin et Ariane de Rothschild "ont investi dans l'entreprise Slate.fr et accompagnent son développement, étant convaincus de l'importance d'investir dans l'économie réelle", a déclaré un porte-parole à l'AFP.
Slate, qui attire chaque mois trois millions de visiteurs uniques, selon des chiffres de l'institut Nielsen, espérait atteindre l'équilibre en 2017.
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