"Je le dis à tous mes compatriotes d'Allemagne: (...) ne soutenez pas les chrétiens-démocrates, le SPD ou les Verts. Ce sont tous des ennemis de la Turquie", a déclaré à la presse M. Erdogan, sur fonds de tensions entre Ankara et Berlin.
"Apportez le soutien nécessaire à ceux qui ne font pas preuve d'hostilité à l'encontre de la Turquie. Peu importe que ce soit le premier ou le second parti, votez pour eux", a-t-il poursuivi, sans nommer de formation politique. "Il s'agit d'une lutte pour l'honneur de tous nos citoyens vivant en Allemagne".
Les relations entre la Turquie et l'Allemagne se sont particulièrement tendues depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016, imputé au prédicateur Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis et qui nie les faits.
Ankara accuse Berlin de faire preuve d'indulgence envers des "terroristes", en abritant des séparatistes kurdes et des putschistes présumés.
Le gouvernement turc a notamment envoyé une note diplomatique à Berlin cette semaine, demandant à ce qu'Adil Öksüz, considéré comme le chef opérationnel des putschistes, actuellement en fuite et que certaines rumeurs situent en Allemagne, soit recherché et extradé en Turquie.
L'Allemagne de son côté, condamne fermement l'ampleur des purges entreprises en Turquie après le putsch manqué, au cours desquelles plus de 50.000 personnes ont été arrêtées.
Il y a actuellement 10 citoyens allemands, certains ayant la double-nationalité, détenus en Turquie, a affirmé mercredi le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Martin Schaefer.
Parmi eux, Deniz Yücel, un journaliste germano-turc, correspondant du quotidien allemand Die Welt, détenu depuis février.
Le SPD, dont le candidat à la chancellerie est l'ancien président du Parlement européen Martin Schulz, et la CDU d'Angela Merkel s'opposent dans les élections à venir, mais ont une position commune sur la Turquie au sein de la coalition actuellement au pouvoir.
Les Verts quand à eux appellent à une ligne beaucoup plus dure à l'encontre de la Turquie. Leur co-président, Cem Özdemir, lui-même d'origine turque, est extrêmement critique envers le président Erdogan.
burs-lsb/lb
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