Inauguré en juin dernier ce nouvel opus du festival des Musicales de Normandie investit des lieux patrimoniaux emblématiques de Normandie avec une subtile programmation de musique vocale. Enrique Thérain à l'origine de l'événement est également le programmateur du festival.
Comment s'organise ce festival?
"Nous fêtons cette année la 12e édition et nous souhaitons par ce festival montrer combien la terre de Normandie a été fertile pour les compositeurs. La Normandie est aussi une terre d'échange grâce à ses ports et nous voulons témoigner des influences réciproques des courants musicaux internationaux. Ce festival s'articule en 6 pôles géographiques: d'Évreux à la côte d'Albâtre en passant par la vallée de Seine. Il a pour objectif de mettre en valeur des lieux culturels ou patrimoniaux forts et fait écho à l'histoire de la Normandie. Chaque année, c'est à Rouen, capitale de Normandie, que le final est donné."
Quel sera le temps fort de cette dernière partie du festival?
"Cette année nous avons voulu mettre à l'honneur un choeur américain très réputé composé de douze voix d'homme de la basse profonde au soprano: Chanticleer. Nous sommes très fiers de les accueillir car ce choeur récemment récompensé par un Grammy Awards, est aujourd'hui considéré comme l'un des meilleurs au monde. Ils avaient déjà participé au festival il y a 6 ans mais ils sont de retour avec un répertoire tout nouveau ce qui nous permet d'apprécier leur évolution. Ce concert qui sera donné à la chapelle Corneille présente un panorama de chansons liées à la vie du combattant, des chansons de guerre et d'amour très variées puisées tant dans le répertoire médiéval que dans le répertoire moderne. Mais parmi les concerts présentés en cette fin de festival, j'attends aussi avec impatience celui de l'académie Corneille: un joli programme qui permet d'entendre une des dernières oeuvres d'Haydn rarement jouée: l'Harmoniemesse interprétée par un grand choeur et un grand orchestre. Une oeuvre qui résume toute sa production."
Quelle est la proposition la plus originale présentée à Rouen?
" Il s'agit de la controverse de Karakorum, concert du 26 août à la chapelle Corneille. La Camera Delle Lacrime y établit des liens insoupçonnés entre la musique occidentale et les musiques d'orient, entre les troubadours d'Auvergne et les compositeurs mongols. Le moine Guillaume de Rubrouck avait dû, à l'occasion de cette controverse théologique, se rendre en Mongolie en 1254: un voyage qui cristallise ces échanges intellectuels établis entre l'Auvergne et la Mongolie. Nous avons aussi voulu établir des liens entre les lieux qui nous accueillent et la programmation musicale ce qui a donné naissance à un répertoire original présenté par l'Ensemble De Caelis à l'historial Jeanne d'arc. Cinq voix de femmes ressuscitent les oeuvres vocales qu'ont pu connaître de grandes figures féminines historiques comme Aliénor de Bretagne et Aliénor d'Aquitaine. Nous nous approchons ainsi de la période au cours de laquelle Jeanne D'arc a pu s'illustrer et c'est une façon de faire résonner les lieux avec l'histoire".
Pratique. Du 25 au 30 août, autour de Rouen. Tarifs: 0 à 15€. Renseignements: www.musicales-normandie.com
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