Le Parquet général a annoncé qu'il avait désigné deux procureurs pour "enquêter sur la mort de 37 personnes (...) au cours de la prise de contrôle du Centre de détention judiciaire de l'Amazonas" à Puerto Ayacucho, une ville de 40.000 habitants proche de la frontière avec le Brésil et la Colombie.
Le Parquet général a indiqué que 14 fonctionnaires avaient été blessés au cours des violences. Il n'a pas spécifié si certaines des personnes décédées étaient des gardiens.
Selon deux ONG de défense des droits des détenus, Una Ventana a la Libertad et Observatorio Venezolano de Prisiones, les 37 personnes décédées étaient des détenus.
Le gouverneur de l'Etat d'Amazonas, Liborio Guarulla, a déclaré sur Twitter, peu avant l'annonce du Parquet général, qu'il y avait eu un "massacre" de "plus de 35" personnes lors de l'entrée dans le centre de détention d'une unité spéciale du ministère de l'Intérieur et de la Justice.
Le gouverneur a indiqué que 103 personnes étaient détenues dans le bâtiment au moment du déclenchement des événements.
Selon lui, outre les 37 morts, quatre détenus ont été blessés, 61 ont été transférés vers d'autres centres de détention après les faits, et un est parvenu à s'enfuir dans la confusion.
"Il s'agit de la pire mutinerie que nous ayons jamais eue dans un centre de détention préventive", a précisé Carlos Nieto, coordinateur de l'ONG Una Ventana a la Libertad.
"Certains détenus étaient entre ces murs depuis des années, alors qu'ils ne devraient pas y rester plus de 48 heures", a-t-il souligné.
Normalement, selon le programme officiel, "une prison au moins devrait être construite dans chaque Etat du pays. Mais dans l'Amazonas, la première pierre n'a toujours pas été posée", a dénoncé Carlos Nieto.
Fin 2016, la population carcérale était de 88.000 détenus au Venezuela, selon Una Ventana a la Libertad, pour une capacité officielle de 35.000 places.
33.000 détenus seraient ainsi détenus dans des centres de détention préventive comme celui de Puerto Ayacucho, où la surpopulation atteindrait les 400%, selon les chiffres avancés par M. Nieto.
En avril, des affrontements entre détenus appartenant à des bandes rivales avaient fait 12 morts et 11 blessés dans la prison de Puente Ayala, à Barcelone, dans l'est du pays.
Un mois plus tôt, les ossements de 14 personnes avaient été découverts dans une fosse commune du Pénitencier général du Venezuela à San Juan de Los Morros, dans le centre du pays.
La pire mutinerie au Venezuela remonte à 2013, avec 60 morts et plus de 150 blessés, dans la prison d'Uribana, dans l'Etat de Lara, dans l'ouest du pays.
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