L'indicateur de l'Insee, mesuré selon les normes du Bureau international du travail (BIT) et seul reconnu pour les comparaisons internationales, a reculé de 0,1 point entre avril et juin, pour s'établir à 9,2% de la population active en métropole et à 9,5% avec Outre-mer, selon des chiffres provisoires publiés jeudi. Sur un an, la baisse est de 0,5 point.
Ces taux sont comparables à ceux observés au 1er trimestre 2012 - 9,1% en métropole et 9,5% en France entière - avant l'élection présidentielle qui a porté François Hollande à l'Elysée.
Au sens de l'Insee, le chômage a fortement augmenté jusqu'à la mi-2013, s'est stabilisé autour de 10% en métropole, avant de décroître à partir de 2016. Soit un retard de trois ans pour cette "inversion de la courbe du chômage", initialement promise pour 2013.
Résultat : M. Hollande, qui avait conditionné une nouvelle candidature à une baisse du chômage, renoncera début décembre à briguer un second mandat.
L'ex-président aura aussi pâti de la confusion introduite par les divergences entre le taux de l'Insee et les chiffres de Pôle emploi. Car s'il a aussi vu le chômage baisser depuis son pic d'octobre 2015, l'opérateur décrit une situation nettement plus dégradée que l'Institut national de la statistique.
Au cours du quinquennat Hollande, Pôle emploi a vu affluer sur ses listes 571.500 chômeurs supplémentaires (+19,6%) en catégorie A (sans activité). Leur nombre atteignait 3,48 millions en métropole à fin juin.
Le 'halo' baisse aussi
Les indicateurs de l'Insee et de Pôle emploi divergent souvent car ils ne mesurent pas le chômage de la même manière: Pôle emploi comptabilise les inscrits sur ses listes, alors que l'Insee réalise une enquête auprès de 110.000 personnes.
Par conséquent, les seniors inscrits à Pôle emploi ne sont pas comptabilisés par l'Insee s'ils ne cherchent plus activement un emploi. A contrario, certains jeunes, chômeurs pour l'Insee mais inéligibles à l'assurance chômage, ne s'inscrivent pas à Pôle emploi.
L'Insee a comptabilisé, en moyenne sur le 2e trimestre, 2,65 millions de chômeurs en métropole (soit 832.000 de moins que Pôle emploi). Parmi eux, 1,17 million recherchaient du travail depuis au moins un an.
Par classe d'âge, la baisse du chômage enregistrée par l'Insee entre avril et juin a essentiellement profité aux seniors (50 ans et plus) et aux générations intermédiaires (25-49 ans). Leurs taux de chômage ont baissé en métropole de 0,3 point sur le trimestre, pour s'établir respectivement à 6,3% et à 8,4% en métropole. Pour les seniors, la baisse est également de 0,3 point sur un an.
En revanche, les jeunes (15-24 ans) n'ont pas bénéficié de la baisse. Leur taux a augmenté de 0,9 point sur le trimestre, à 22,7%. Il reste toutefois en nette baisse (-1,1 point) sur un an.
Tout comme le chômage, le "halo autour du chômage" a aussi baissé. Ces personnes souhaitant travailler, mais pas comptabilisées parce qu'elles ne cherchent pas activement ou ne sont pas disponibles immédiatement, étaient 1,5 million au 2e trimestre, un nombre en baisse de 22.000 sur le trimestre, mais quasi stable (+2.000) sur un an.
La baisse du chômage n'était pas prévue par l'Insee, qui tablait, dans sa note de conjoncture publiée en juin, sur une stabilisation. L'institut anticipait une baisse plus tardive, avec un taux qui devait redescendre à 9,4% en fin d'année en France entière.
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