Dans un documentaire diffusé fin juillet sur la chaîne de télévision britannique ITV, les deux princes ont rendu un hommage inédit, plein d'émotion, à Lady Di, morte à 36 ans dans un accident de voiture à Paris, le 31 août 1997, après une course-poursuite avec des paparazzi.
"Vingt ans après, Harry et moi sentions que c'était le bon moment pour nous ouvrir un peu plus au sujet de notre mère", a expliqué William dans cette retransmission de 90 minutes intitulée "Diana, notre mère, sa vie et son héritage".
"Nous ne parlerons plus d'elle d'une manière aussi ouverte ou publique", a-t-il ajouté.
"C'est la toute première fois que nous parlons tous les deux d'elle en tant que mère", a confié le cadet, ajoutant que la blessure était encore "vive".
En avril, dans un entretien publié par le quotidien britannique The Telegraph, ce dernier avait reconnu avoir traversé une période de "chaos total", en approchant de la trentaine, qui l'avait poussé à solliciter un soutien psychologique pour surmonter le traumatisme de la mort de sa mère.
Les deux garçons, âgés de 15 et 12 ans au moment du drame, avaient marqué le dixième anniversaire de la disparition de la princesse en organisant un concert géant à Wembley (nord-ouest de Londres) en 2007, sans toutefois dévoiler leurs états d'âme.
'Défi'
Ils ont aujourd'hui remplacé Lady Di sous le feu des projecteurs, William avec sa jeune famille, Harry pour sa relation avec l'actrice américaine Meghan Markle notamment. Mais ils se font un point d'honneur de préserver son héritage et de la faire connaître aux moins de 25 ans.
"Harry et moi ressentons très profondément que nous voulons célébrer sa vie", a dit William dans le documentaire. Les princes y soulignent son sens de l'humour contagieux et se confient sur leur vie après sa séparation, en 1992, d'avec leur père et prince héritier Charles, ainsi que sur la difficulté à surmonter sa mort.
Pour Patrick Jephson, ancien secrétaire privé de Diana, cette démarche tranche avec la volonté de la famille royale de pousser Diana dans l'oubli.
"Il y a eu une période, après sa mort, durant laquelle l'establishment royal n'était pas sûr de la manière de traiter la mémoire de Diana", a-t-il expliqué à l'AFP.
"La plupart du temps, ces vingt dernières années, son nom ne pouvait pas être prononcé dans les cercles royaux. C'est donc avec une petite pointe de défi et de détermination que ses enfants ont dit 'non, il y a beaucoup de bonnes choses à se rappeler, célébrons sa vie!'".
Malades du sida et sans-abri
Pour ancrer durablement le souvenir de leur mère, William et Harry ont commandé une statue qui sera érigée dans les jardins publics du palais londonien de Kensington, où résidait celle qui était surnommée "la princesse du peuple". Un jardin y a déjà été créé à sa mémoire.
Dans leurs engagements officiels, William et Harry, aujourd'hui âgés de 35 et 32 ans, ont également repris le flambeau de leur mère.
Ainsi, le prince Harry défend l'éradication des mines antipersonnelles, une cause chère à Diana qui avait visité un champ miné en Angola en 1997. De même, sa volonté de sensibiliser à l'importance des tests HIV s'inscrit dans la droite ligne du soutien affiché par la princesse aux malades du sida.
William s'est lui engagé pour les sans-abri et s'est fait le héraut, avec Harry et sa femme Kate, de la sensibilisation aux problèmes de santé mentale.
Selon Patrick Jephson, le plus grand héritage de Diana, ce sont ses propres enfants. "Nous pouvons voir en eux nombre de ses traits de caractère, et surtout sa capacité d'empathie avec les gens ordinaires".
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