"On regarde ce qu'il se passe jusqu'à douze ou treize jours. A neuf, dix jours, cela peut changer. En revanche, le scénario est très bon jusqu'à cinq, six jours", témoigne Patrick Santurette, membre de la permanence de la Direction de la prévision.
"Nous gagnons un jour de prévisions tous les dix ans. Il y a quinze ans, c'était un jour tous les six ans", souligne-t-il, précisant que l'établissement public qui emploie 3.124 personnes à travers la France dont 734 prévisionnistes, a "une obligation de moyens mais pas de résultats".
"On ne peut pas nous attaquer sur le fait qu'une prévision n'a pas été bonne. Une prévision est toujours accompagnée d'incertitudes et de risques d'erreurs", plaide-t-il.
"Lundi 7 août, on a eu une demande pour savoir s'il fallait mettre en place le dispositif canicule le 15 août", se souvient-il. La réponse avait été: "Pas d'épisode caniculaire en vue". Preuve de la qualité du travail, une semaine plus tard, les prévisionnistes ont été confirmés dans leur analyse, avec une chute nette des températures et la fin de la canicule.
Dans une immense salle du Centre de Toulouse, chacun devant quatre écrans au minimum, les prévisionnistes s'appuient sur un matériel ultra-sophistiqué pour parvenir à une précision toujours plus grande: une dizaine de satellites géostationnaires donnent une image tous les quarts d'heure, une dizaine de satellites défilants passent toutes les six heures...
Pour restituer un état de l'atmosphère à un moment donné, les images et autres données sont rentrées dans un super-calculateur, lequel utilise un algorithme remis à jour tous les six mois et des modèles de simulation prédéfinis.
Au pied d'un écran géant qui diffusent des images satellitaires, quatre groupes, soit 98 prévisionnistes, se répartissent le travail: évolution de l'atmosphère, météo marine, prévisions pour l'aéronautique et prévisions aux grands usagers nationaux (EDF, SNCF, médias nationaux, tournoi de Roland Garros...)
Prévoir la foudre
Créées en 2001 après la tempête de 1999 pour informer en même temps les pouvoirs publics et la population, les alertes orange - et plus rarement rouge - sont devenues l'un des marqueurs forts de l'activité de Météo France.
Pour déclencher une alerte, "il faut qu'il y ait un danger pour les personnes et pour les biens sur une moitié de département", explique M. Santurette.
En 2016, il y a eu un total de 70 épisodes, soit 103 jours en vigilance orange. Du même ordre que les années précédentes: 59 épisodes/114 jours en 2015, 58/113 en 2014 ou 71/132 en 2013...
Ces alertes concernent neuf thèmes: vent violent, pluies-inondation, grand froid, canicule, avalanches, neige-verglas, inondation, vagues-submersion et orages.
"Les alertes oranges sont justifiées huit fois sur dix pour les orages", constate M. Santurette. Pour les autres alertes, ce taux monte à 86%, ajoute-t-il. "Les orages sont très courts, très rapides. C'est très difficile de prévoir un orage fort sur une zone précise et impossible d'anticiper son activité électrique", se justifie-t-il.
Une fois par an, un point est fait sur les alertes. Il sert à affiner les critères mis en place afin de réduire le taux d'échecs. Selon ce bilan, 4% des intempéries en 2016 n'ont pas été signalées en alerte orange alors qu'elles auraient dû l'être. A l'inverse, 14% ont fait l'objet d'une fausse alarme.
Météo France, dont le centre national est à Toulouse avec 1.052 salariés, a des centres régionaux à Lille, Paris, Reims, Strasbourg, Lyon, Aix, Bordeaux ainsi qu'aux Antilles-Guyanne, à la Réunion, en Nouvelle Calédonie et en Polynésie.
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