Quinze personnes ont par ailleurs été blessées dans d'autres rassemblements en lien avec cette manifestation.
Apparemment intentionnel, l'incident est survenu peu après l'interdiction de cette manifestation émaillée d'échauffourées, une situation qui a conduit le président Donald Trump à dénoncer les violences, mais sans vouloir pointer de responsabilité sur la droite radicale.
"On marchait dans la rue quand une voiture, une berline noire ou grise, nous a foncé dessus, elle a percuté tout le monde. Puis elle a reculé et nous a encore heurtés", a relaté à l'AFP un témoin.
Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre une voiture de couleur sombre percuter violemment un autre véhicule par l'arrière, qui lui-même rentre dans une troisième voiture devant lui. La voiture responsable de la collision repart alors vivement en marche arrière, au milieu des manifestants paniqués.
Le chauffeur du véhicule a été placé en garde à vue, selon la municipalité.
Vingt personnes ont été prises en charge par les secours, une est décédée et 19 ont été hospitalisées, a indiqué le centre médical de l'Université de Virginie.
Selon des personnes sur place, les victimes étaient des contre-manifestants venus dénoncer la présence à Charlottesville de groupes de la droite radicale et identitaire américaine, dont le Ku Klux Klan et des néo-nazis.
Une journaliste de l'AFP présente sur les lieux a vu des blessés étendus au sol, des personnes en pleurs, des brancards, des ambulances et des camions de pompiers. La police a lancé un appel à témoin.
"Une fille au sol a été mutilée. C'était volontaire, ils ont fait exprès de faire marche arrière", a raconté un homme ayant assisté à la scène.
Sang sur le pare-brise
Une autre vidéo montrait le capot et le pare-brise de la voiture percutée maculés de taches de sang.
La tragédie s'est produite dans un climat de haute tension, deux heures après le rassemblement avorté des militants d'extrême droite.
Dans un air chargé en gaz lacrymogène, des heurts opposant ces manifestants de la droite radicale et des contre-manifestants s'étaient multipliés avant même le début prévu de l'événement, donnant lieu à des rixes, des jets de projectiles et des échanges de coups de bâton. Ces heurts avaient fait 15 blessés selon la police.
Les craintes de débordements plus graves étaient avivées par la présence d'armes portées ouvertement par les manifestants, ainsi que le permet la loi dans l'Etat de Virginie.
Des membres de milices d'extrême droite s'étaient positionnés en tenue paramilitaire, fusil semi-automatique en bandoulière.
Face aux incidents, la police en tenue anti-émeute a donc décidé peu avant midi (16H00 GMT) d'interdire la manifestation prévue et a procédé à l'évacuation du parc public où elle se tenait. Les forces de l'ordre ont procédé à un nombre inconnu d'interpellations.
Le gouverneur démocrate de la Virginie, Terry McAuliffe, a de son côté déclaré à la mi-journée un état d'urgence, afin de mobiliser davantage de moyens policiers.
Dans une conférence de presse improvisée depuis son lieu de vacances à Bedminster (New Jersey), le président Trump a condamné "dans les termes les plus forts possibles cette énorme démonstration de haine, de sectarisme et de violence venant de diverses parties".
Interpellé par des journalistes, il a refusé de condamner explicitement les mouvements d'extrême droite.
Les groupes de la droite radicale et identitaire américaine présents entendaient dénoncer de façon unitaire le projet de Charlottesville de déboulonner dans ce jardin municipal la statue d'un général sudiste favorable à l'esclavage.
Melania Trump réagit
D'habitude relativement avare en commentaires publics, la Première dame des Etats-Unis, Melania Trump avait précédé son mari en condamnant le sectarisme. "Rien de bon n'émerge de la violence", a-t-elle écrit sur Twitter.
Certains militants rassemblés, affirmant la suprématie de la race blanche, étant venus munis de drapeaux confédérés, un symbole considéré comme raciste par une bonne partie des Américains. D'autres arboraient des symboles nazis.
Le gouverneur McAuliffe avait appelé vendredi les habitants à éviter de se rendre à ce rassemblement baptisé "Unite the Right Rally", porteur selon lui d'idées "abjectes" et pour lequel un détachement de la Garde nationale de l'Etat avait été mis en alerte.
Le 8 juillet dernier, quelques dizaines de membres du Ku Klux Klan s'étaient déjà rassemblés dans cette ville paisible et pittoresque, très largement surpassés en nombre par les manifestants antiracistes.
Cette fois, la droite nationaliste espérait attirer nettement plus de partisans, grâce à la présence de différents responsables de la mouvance Alt-Right, qui avait soutenu Donald Trump pendant sa campagne.
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