Le stade olympique de Londres va vivre un moment d'histoire avec l'ultime course du plus grand sprinteur de tous les temps avant sa retraite. Après avoir quitté la scène sur le plan individuel sur une 3e place frustrante en finale du 100 m, remportée samedi dernier par le vétéran américain Justin Gatlin (35 ans), le monument de l'athlétisme (30 ans) va tenter cette fois de soigner sa sortie et de réussir ses adieux en portant à 12 son record de titres glanés en Championnats du monde.
Sur la ligne droite, le recordman du monde du 100 m (9 sec 58) et du 200 m (19 sec 19) a cruellement pu mesurer le poids des ans. Il a payé une saison qui avait plus des allures de tournée d'adieux que de vraie préparation pour un grand évènement: avec seulement 3 courses au compteur et un seul passage sous les 10 secondes avant son arrivée dans la capitale britannique, Bolt avait fait le minimum.
Il lui reste une opportunité pour partir sur une belle impression et perpétuer son mythe. En cas d'échec, la fin serait un peu gâchée pour l'octuple médaillé d'or aux JO.
Compliqué
La tâche qui attend Bolt et ses compagnons jamaïcains ne sera pourtant pas des plus simples. Les Américains, emmenés par Gatlin et son jeune et ambitieux dauphin Christian Coleman (21 ans), meilleur performeur mondial de 2017 (9 sec 82), seront compliqués à aller chercher. De retour au sommet du sprint, les Etats-Unis seront particulièrement motivés pour mettre un terme à la domination sans partage de la Jamaïque sur le relais 4x100 m depuis les Mondiaux-2009 et refermer ainsi pour de bon l'ère Bolt.
Alors que le premier sport olympique se cherche un nouveau porte-drapeau capable d'assumer la succession du Jamaïcain aussi bien sur le plan sportif que médiatique, un succès de l'équipe américaine avec le repenti Gatlin à sa tête ferait toutefois mauvais effet.
Le 2e titre mondial (après 2005) du coureur US, suspendu à deux reprises pour dopage au cours de sa carrière, a en effet jeté un froid et même le président de la Fédération internationale (IAAF) Sebastian Coe a avoué que ce dénouement n'était pas "le scénario idéal" pour l'athlétisme, réitérant son souhait de voir mises en place des radiations à vie. La polémique pourrait donc redoubler en cas de victoire américaine.
Au contraire de Bolt, Mo Farah a lui décidé d'étirer un peu plus le plaisir et ne dira au revoir à la piste que lors de la finale de la Ligue de diamant, le 24 août à Zurich, avant de se consacrer aux épreuves sur route. Mais le quadruple champion olympique britannique, déjà lauréat du 10.000 m en ouverture des Mondiaux, va tout de même essayer de marquer le coup en s'offrant un 3e doublé 5000-10000 m aux Championnats du monde, ce qui serait une première.
Lasitskene au-dessus du lot
Autre épreuve à suivre: le saut en hauteur dames où Maria Lasitskene n'a aucune rivale. La Russe est tellement au-dessus du lot qu'elle menace sérieusement le vieux record du monde de la Bulgare Stefka Kostadinova (2,09 m en 1987).
Ce serait la première médaille d'or de l'un des 19 athlètes russes autorisés à concourir sous drapeau neutre après la suspension de leur pays en raison de l'existence d'un système de dopage institutionnalisé.
Le concours du javelot promet également avec les Allemands Johannes Vetter et Thomas Rohler, devenus en 2017 les 2e et 3e performeurs de tous les temps derrière le mythique Tchèque Jan Zelezny.
Enfin, L'Américaine Kendra Harrisson retrouve le théâtre de son record du monde du 100 m haies (12 sec 20 en 2016) avec un désir de revanche après avoir manqué les JO de Rio à la suite de son échec aux sélections US.
A LIRE AUSSI.
Athlétisme: Usain Bolt, légende et rockstar du sprint
Athlétisme: pas d'étincelles pour la der de Bolt à Ostrava
Athlétisme: Van Niekerk sur les traces de Johnson
Athlétisme: Bolt, Van Niekerk, Lavillenie, l'astre et ses planètes à Monaco
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.