La relative accalmie évoquée par la Protection civile vendredi matin aura été de courte durée. Dans la nuit de vendredi à samedi, près de 2.000 pompiers tentaient de venir à bout d'une douzaine d'incendies actifs, dont la moitié étaient considérés "importants".
Le plus inquiétant faisait rage depuis mercredi soir près de la ville d'Abrantes, dans la région de Santarém (centre), mobilisant à lui seul près de 700 pompiers.
"Malgré les reprises de feu incessantes, cet incendie est désormais plus stable", avait affirmé en début de soirée une porte-parole de la Protection civile, Patricia Gaspar, depuis Lisbonne.
Aussitôt après, les flammes ont redoublé d'intensité, attisées par des vents plus forts et poussées en direction des maisons que les pompiers devaient défendre avec l'aide des habitants, ont constaté des journalistes de l'AFP dans les village de Braçal et Rio de Moinhos.
"Vous avez vu comment ça brûle? Incroyable, incroyable... en dix, quinze minutes le feu est arrivé", a témoigné Joao José, un habitant de Rio de Moinhos, village situé entre le fleuve Tage et un viaduc d'autoroute à 5 km du centre d'Abrantes, une ville de près de 40.000 habitants.
Parmi la population locale, excédée par les incendies à répétition frappant les régions rurales du Portugal, certains dirigeaient leur colère contre les responsables des services de secours.
"Les pompiers ne peuvent pas faire de miracles, ils sont épuisés. Et ceux qui les dirigent font n'importe quoi", a déclaré Lucia Ricardo à l'AFP, dans le village de Braçal.
Autoroutes coupées
Pendant la journée, le feu avait progressé au coeur de la forêt, sans menacer directement les villages situés sur les collines au nord d'Abrantes, dont six avaient été évacués la veille. Mais, une fois la nuit tombée, les survols des avions bombardiers d'eau ont dû cesser, privant les pompiers d'un soutien crucial.
Un important foyer près de Grandola, dans le district de Setubal (sud), a été maîtrisé vendredi en milieu de journée, mais d'autres s'embrasaient dans les régions de Coimbra et Leiria (centre) ou encore à Mealhada, dans le district d'Aveiro (nord).
Comme la veille, les flammes ont provoqué de nouvelles interruptions de la circulation sur plusieurs autoroutes, de nouveau à hauteur d'Abrantes mais également près de Coimbra et dans le district de Porto (nord).
L'ensemble du pays restait donc en alerte en raison de conditions climatiques propices aux feux de forêt, avec des températures qui devaient approcher samedi les 40 degrés Celcius.
"Nous allons maintenir tous nos moyens sur le terrain", a assuré la porte-parole de la Protection civile, alors que le risque d'incendie est considéré comme "très élevé" dans de nombreuses régions, au moins jusqu'à dimanche.
Après un hiver et un printemps inhabituellement secs, 80% du territoire portugais connaît une sécheresse sévère ou extrême depuis la fin de juillet.
Frappé par de nombreux incendies cet été, le Portugal a été bouleversé par la mort de 64 personnes dans un gigantesque feu de forêt qui a fait rage pendant cinq jours près de Pedrogao Grande (centre) à la mi-juin.
Une grande partie des victimes sont mortes dans leurs voitures sur une route nationale, piégées par des flammes d'une intensité inouïe, qui ont fait également plus de 250 blessés.
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