"Les solutions militaires sont maintenant complètement en place, et prêtes à l'emploi, si la Corée du Nord se comporte imprudemment", a déclaré le président américain sur son compte Twitter. "J'espère que Kim Jong-Un trouvera une autre voie!", a-t-il ajouté.
Plus tôt vendredi, la Chine avait tenté de faire retomber la fièvre. Pékin a enjoint aux Etats-Unis et à la Corée du Nord de "faire preuve de prudence" et a exhorté Pyongyang à éviter les "démonstrations de force".
"Nous appelons toutes les parties à faire preuve de prudence dans leurs mots et leurs actions, et à agir davantage pour apaiser les tensions", a déclaré Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
La Russie 'très inquiète'
Cette montée des tensions entre les Etats-Unis et la Corée du Nord pèse sur les marchés financiers et inquiète de nombreux dirigeants mondiaux. "Je ne vois pas de solution militaire à ce conflit", a mis en garde vendredi la chancelière allemande Angela Merkel.
L'inquiétude a également gagné Moscou où le chef le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s'est dit "très inquiet" des risques de conflit "très élevés" entre les Etats-Unis et la Corée du nord.
Loin de chercher l'apaisement, le président américain a au contraire multiplié ces derniers jours les déclarations bellicistes. Jeudi, Donald Trump a défendu sa formule controversée promettant "le feu et la colère" à Pyongyang estimant qu'elle n'était "peut-être pas assez dure".
"Si la Corée du Nord fait quoi que ce soit - ne serait-ce qu'en songeant à attaquer des gens que nous aimons, ou nos alliés, ou nous-mêmes - ils devront vraiment s'inquiéter", a-t-il déclaré depuis son golf de Bedminster, dans le New Jersey, où il passe des vacances.
Il est toutefois resté évasif sur d'éventuelles frappes préventives contre la Corée du Nord, se contentant d'affirmer que les Etats-Unis se préparent "à de nombreux scénarios différents".
L'armée américaine a indiqué vendredi être "prête à combattre" si le président américain en donnait l'ordre.
"Nous maintenons un état de préparation optimum pour faire face à la menace nord-coréenne conjointement avec nos alliés et partenaires dans la région", a déclaré le porte-parole du Pentagone, le colonel Rob Manning à l'AFP.
La Corée du Nord avait réagi ces derniers jours au changement de ton à Washington en menaçant de lancer une attaque contre l'île américaine de Guam, avant-poste stratégique des forces américaines dans le Pacifique.
L'armée doit présenter au jeune dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un un plan d'offensive contre Guam d'ici la mi-août, selon les militaires nord-coréens.
Quatre missiles seront tirés simultanément, a expliqué l'armée. Les engins, passant au-dessus du Japon, "voleront 17 minutes et 45 secondes sur une distance de 3.356,7 km, et s'écraseront en mer à 30 ou 40 km de Guam". Ils s'abîmeraient ainsi à l'extérieur des eaux territoriales américaines.
La Chine 'doit faire plus'
Selon les analystes, des tirs vers Guam placeraient Washington dans une position délicate: si les Etats-Unis ne tentaient pas de les intercepter, leur crédibilité en prendrait un coup et Pyongyang se sentirait pousser des ailes pour mener un test d'ICBM grandeur nature.
Donald Trump s'est également une nouvelle fois montré agacé par l'attitude de la Chine, principal partenaire économique de Pyongyang, qui doit "faire beaucoup plus" pour mettre la pression sur son turbulent voisin. "Cela ne va pas continuer comme ça", avait-il tonné jeudi.
Pékin prône une résolution "négociée" du dossier nord-coréen, renvoyant dos à dos Washington et Pyongyang.
Le Chine avait ainsi proposé à plusieurs reprises, pour désamorcer la crise, un double "moratoire": l'arrêt simultané des essais nucléaires et balistiques nord-coréens d'une part et celui des manoeuvres militaires conjointes des Etats-Unis et de la Corée du Sud d'autre part.
La Chine a également approuvé samedi à l'ONU une septième volée de sanctions économiques internationales contre la Corée du Nord, en réponse au tir par ce pays de tirs de missiles intercontinentaux. Ces sanctions étaient proposées par Washington, mais Donald Trump a dit craindre que leur effet ne soit limité.
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