Les effectifs du secteur privé ont crû de 0,5% au deuxième trimestre, essentiellement grâce au dynamisme des services et de l'intérim, selon une estimation de l'Insee publiée vendredi. En un an, le secteur a créé 291.900 emplois salariés (+1,5%), pour atteindre 19,2 millions de postes.
Tous ces chiffres - progressions trimestrielle et annuelle, effectifs cumulés - constituent des records depuis fin 2011, quand l'indicateur a commencé à être mesuré sous ce format.
La courbe de l'emploi a une "belle allure", se réjouit Philippe Waechter, économiste chez Natixis. "La France, aujourd'hui, s'inscrit très clairement dans la dynamique favorable en zone euro."
Ce sont une nouvelle fois les secteurs tertiaire marchand (+52.300, +0,5%) et de l'emploi temporaire (+27.700, +4,1%) qui ont connu les plus fortes hausses. Les services marchands, principale locomotive de l'emploi privé, sont en progression quasi constante depuis fin 2013. Quant à l'intérim, il dépasse pour la première fois la barre des 700.000 salariés, s'établissant précisément à 709.200.
Autre motif de satisfaction, l'éclaircie se confirme dans le secteur de la construction. Après avoir détruit des emplois sans discontinuer pendant huit ans - environ 200.000 entre fin 2008 et fin 2016 -, il vient d'enchaîner début 2017 deux trimestres de créations de postes. Entre avril et juin, ses effectifs ont augmenté de 5.400 personnes (+0,4%).
L'hémorragie s'interrompt également dans l'industrie, où l'emploi s'est quasiment stabilisé (-600, -0,0%). Les usines ont perdu près d'un million de postes depuis début 2001.
Les tendances sont identiques sur l'année, avec de fortes progressions de l'emploi tertiaire marchand (+163.800, +1,5%) et de l'intérim (+106.000, +17,6%), une petite hausse dans la construction (+9.100, +0,7%) et une baisse dans l'industrie (-12.200, -0,4%).
'Verre à moitié plein'
Ces chiffres "donnent le sentiment que l'économie française redémarre dans tous ses secteurs", estime Philippe Waechter. "Ce ne sont pas simplement les services qui tirent l'ensemble, mais on a un vrai mouvement sur l'ensemble de l'économie. Même dans l'industrie, on observe des signaux beaucoup plus favorables."
Ces résultats sont au diapason de la plupart des indicateurs économiques, au beau fixe depuis le début de l'année.
A commencer par la croissance économique. Le produit intérieur brut de la France a augmenté de 0,5% au deuxième trimestre, comme au deux trimestres précédents, et la croissance pourrait dépasser 1,6% sur l'année. Elle n'avait plus connu de tels niveaux depuis 2011.
Les déclarations d'embauches atteignent, elles aussi, des records. Elles ont dépassé pour la première fois la barre des deux millions au deuxième trimestre, grâce notamment à une nette hausse des signatures de CDI (+5,7%).
Enfin, malgré les à-coups de son indicateur, Pôle emploi a vu 24.900 chômeurs quitter ses listes d'avril à juin en métropole.
"Cette situation va certainement se prolonger, donc on va avoir dans les mois qui viennent une baisse significative du taux de chômage", prédit M. Waechter, qui s'appuie sur des "enquêtes plutôt robustes" de perception de l'activité par les chefs d'entreprises.
Selon l'économiste, ce regain de confiance des entreprises est conforté par l'élection d'Emmanuel Macron : "Après avoir eu, en début d'année, l'inquiétude d'une poussée populiste, son élection a permis de passer du verre à moitié vide au verre à moitié plein. Elle donne la perception que les choses peuvent s'améliorer."
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