Il est presque 8H00 du matin mercredi, des militaires de l'opération Sentinelle sortent de leur local dans une rue piétonne de Levallois. Une voiture se dirige doucement vers le groupe et accélère avant de les percuter. Six soldats du 35e régiment d'infanterie de Belfort sont blessés.
Dès lors s'engage la traque pour retrouver le véhicule et son conducteur, dont l'identité restera inconnue des enquêteurs jusqu'à son interpellation.
La description de la voiture est diffusée sur les ondes des fonctionnaires de police. "Tous les policiers sont potentiellement mobilisés sur cette affaire", souligne une source de la préfecture de police.
A 8H15, un élève gardien de la paix de 29 ans, Antoine, en stage à Argenteuil (Val-d'oise) depuis cinq jours, croise un véhicule suspect. "Je vois arriver un véhicule à vive allure, avec les feux allumés et, au moment du dépassement, je me rends compte que son pare-brise est complètement fissuré. Je vois le capot légèrement enfoncé et le pare-chocs un peu descendu", a-t-il raconté à Europe 1. Pensant à un délit de fuite après un accident, il note la plaque d'immatriculation et la direction prise.
'Cela va très vite'
A l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO), Fréderic Doidy "actionne" toutes les Brigades de recherche et d'intervention (BRI) susceptibles d'être concernées.
La voiture de location de l'assaillant comporte "un système GPS qui permet de la pister", souligne-t-il. Très vite il s'avère que les BRI de Rouen et de Lille sont les plus proches.
Il faut encore rattraper le véhicule et vérifier de visu qu'il s'agit du bon avant de pouvoir l'intercepter "dans de bonnes conditions". Une quarantaine de policiers se lancent dans la course.
"Quand vous avez 40 km de retard, (...) ce qui est long c'est de les rattraper. Ce qui est rapide, c'est la mise en place du dispositif", explique à l'AFP le patron de l'OCLCO.
Vers 13H00, les BRI "provoquent un ralentissement de la circulation" sur l'A16 avec leurs véhicules pour obliger la BMW à s'arrêter. Les policiers sortent alors pour interpeller le conducteur.
Mais l'homme ne s'arrête pas, il percute l'un des véhicules. Et il fait "mine de prendre une arme", ajoute Frédéric Doidy.
"J'ai vu des voitures me doubler rapidement, avec les gyrophares. Je me suis arrêté", a raconté à l'AFP un routier témoin de l'interpellation, survenue à Leulinghen-Bernes (Pas-de-Calais). Une fois les policiers sortis, "ça a pétaradé un petit peu à droite et à gauche".
"Cela va très vite, on sait que c'est un épisode terroriste, les policiers ont en tête les épisodes où il y avait des ceintures d'explosif. Ils tirent", poursuit Frédéric Doidy.
C'est la même unité de la BRI de Rouen qui était intervenue lors de l'attentat de Saint-Etienne-de-Rouvray où deux jihadistes avaient assassiné le père Hamel en juillet 2016.
Le suspect de l'attaque de Levallois, Hamou B., un Algérien de 36 ans, est blessé par cinq balles. Sa garde à vue sera vite suspendue en raison de son état de santé.
Un policier est également blessé par balle à la cuisse. Une blessure due, selon le haut responsable policier, à "un ricochet ou une balle qui a traversé l'habitacle".
A LIRE AUSSI.
Près de Rouen : ivre, il provoque un accident et prend la fuite, avant de s'en prendre aux policiers
Police: la grogne en suspens après les annonces du gouvernement
Au Cap, les ambulanciers travaillent dans la peur de l'agression
Tuerie raciste: Dylann Roof décrit comme froid et imperturbable
Un homme rattrapé après avoir tout tenté pour fuir les policiers de Rouen
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.