"Je ne l'explique même pas en vrai. J'ai eu l'impression d'être un gamin de 15 ans dans cette course, avec plus d'envie et de panache que de performance. C'était fou", a réagi Bosse, encore sur la lune bien après son exploit.
Cela devait être la soirée des deux stars bleues, Renaud Lavillenie, finalement toujours maudit aux Mondiaux (3e à la perche), et Mahiedine Mekhissi, 4e du 3000 m steeple. Mais Bosse, 25 ans, leur a magistralement volé la vedette en réussissant un exploit monumental, offrant par la même occasion la première médaille d'or aux Tricolores dans la compétition en 1 min 44 sec 67.
Une magnifique revanche pour celui qui avait échoué au pied du podium l'an dernier aux JO et qui avait connu une saison compliquée entre blessures et résultats en berne. Mais à croire qu'il avait choisi son moment pour entrer en pleine lumière.
Sans le double champion olympique David Rudisha, forfait sur blessure, le 800 m semblait ouvert mais comment imaginer que Bosse puisse damer le pion à des cadors comme Nijel Amos, meilleur performeur de 2017, le Polonais Adam Kszczot (2e en 1 min 44 sec 95) ou le Kényan Kipyegon Bett (3e en 1 min 45 sec 21)?
A la peine après 600 m, Bosse a pourtant effectué une accélération extraordinaire pour régler son compte à toute la troupe sur les 200 derniers mètres.
Lavillenie encore maudit
La joie de Bosse aura éclipsé la nouvelle déception de Lavillenie, décidément maudit aux Mondiaux. Le recordman du monde du saut à la perche (6,16 m) a tout gagné mais le titre de champion du monde n'en finit pas de se dérober sous ses pieds, même s'il est, de loin, le Français le plus primé aux Championnats du monde avec une 5e médaille.
Stoppé à 5,89 m, Lavillenie n'aura donc pas profité des bonnes ondes du stade olympique de Londres, là où il y a quatre ans quasiment jour pour jour, il avait décroché l'or aux JO, laissant le beau rôle au meilleur sauteur de l'année l'Américain Sam Kendricks (5,95 m).
Une issue somme toute logique tant cette saison aura été en dents de scie. Mais Lavillenie aurait bien aimé prendre une belle revanche après son échec cuisant en finale des JO-2016 et sa 2e place derrière le héros local Thiago Braz sous les quolibets du public carioca.
Pour Mahiedine Mekhissi, il n'aura aussi manqué pas grand chose pour monter sur le podium d'une épreuve gagnée par le Kényan Conseslus Kipruto (8 min 14 sec 12) et la 4e place du 3000 m steeple (8 min 14 sec 12) apparait très frustrante.
"Il y a forcément des regrets", a expliqué le triple médaillé olympique. "Je ne peux pas me satisfaire d'une 4e place. Je reviens de loin mais jai été spectateur de la course, je n'ai pas été acteur. Quand j'ai accéléré, il était trop tard. J'ai été blessé cette année et je suis arrivé ici malade. Je prenais des médicaments et je n'étais pas en confiance. J'ai commis des erreurs de débutant. Si j'avais été au contact, la course aurait été pour moi."
La soirée s'est terminée sur le 2e sacre mondial sur 400m de Wayde Van Niekerk (43 sec 98). Il n'y aura pas eu de record du monde pour celui qui est considéré comme le successeur potentiel d'Usain Bolt comme futur superstar de l'athlétisme mais le champion olympique sud africain remplit la première de ses missions avant de tenter le doublé sur le 200 m, seulement réussi jusqu'ici par le mythique Michael Johnson (Mondiaux-1995, JO-1996).
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