Au centre des entretiens qui devaient durer environ une demi-heure chacun, la revendication pour les producteurs d'un "juste" prix face aux exigences de la distribution ou aux demandes de l'agroalimentaire.
"Il faut faire en sorte que, demain, nous ne perdions plus de paysans", a plaidé Jérémy Decerle, des Jeunes agriculteurs, à la sortie de son entretien avec M. Macron.
Il lui a rappelé que la France avait perdu un quart de ses paysans au cours des dix dernières années et appelé à des mesures pour relancer "l'attractivité" d'un secteur qui traverse depuis plusieurs années une crise profonde.
"Nous sortons de trois ans de crise pour l'élevage, les céréaliers aussi depuis deux ans", a renchéri Bernard Lannes, président de la coordination rurale, qui revendique le titre de deuxième syndicat agricole.
Dans le bureau du président, il a exprimé le voeu que les Etats généraux de l'alimentation permettent de "réorienter l'alimentation" mais, selon lui, cela ne peut se faire sans modifier la PAC (politique agricole commune européenne), "ultra-libérale".
La Coordination rurale, qui souhaite un "plan Marshall" pour l'agriculture, souhaite aussi demander à M. Macron d'intégrer le Haut-conseil de la coopération agricole pour "lutter contre les dérives de certaines coopératives" qui "ne défendent plus les intérêts de leurs adhérents".
Les organisations ont également abordé la question de la répartition des aides européennes, tant la décision du ministre Stéphane Travert de rééquilibrer les budgets cette semaine a suscité de fureur, aussi bien dans le monde agricole que chez les ONG environnementales.
M. Travert a décidé de transférer une partie des aides européennes du "pilier 1" de la politique agricole commune (aides à l'hectare) vers le "pilier 2" (développement rural, aide à l'agriculture de montagne, installation des jeunes agriculteurs, aide à la bio).
La Confédération paysanne souhaite également que soit "enclenchée la transition de l'agriculture" vers un modèle plus durable.
Le Modef souhaite pour sa part mettre l'accent sur la crise de l'élevage et la situation épineuse des producteurs de palmipèdes face à la grippe aviaire, et demander une révision de la loi de modernisation de l'Economie (LME).
Absente, la présidente du premier syndicat, FNSEA, Christiane Lambert, a déjà été reçue le 18 juillet, avant le démarrage des Etats généraux.
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