"C'est la première fois que l'on montre" que l'ancêtre de toutes les fleurs possédait à la fois des parties femelles (carpelles) et mâles (étamines) même si, pour les botanistes, "cela ne devrait pas constituer une surprise", déclare à l'AFP Hervé Sauquet, principal auteur et coordonnateur de cette étude.
Les plantes à fleurs (Angiospermes) sont apparues il y a seulement 140 millions d'années, pendant l'ère des dinosaures (disparus il y a environ 66 millions d'années). Elles ont connu depuis une diversification spectaculaire et comptent plus de 300.000 espèces. Elles représentent 90% des plantes actuelles.
La plupart des fleurs actuelles sont hermaphrodites mais un pourcentage non négligeable sont unisexuées. Et la question du mode de reproduction de la toute première fleur n'avait pas encore été tranchée.
"Là, on prouve une bonne fois pour toute que la fleur ancestrale était bisexuée", estime Hervé Sauquet, du laboratoire Ecologie, Systématique, Evolution (Université Paris-Sud/CNRS/ Agro ParisTech).
Publiée dans Nature Communications, l'étude a mobilisé une équipe de 36 chercheurs, de treize pays.
Le projet "eFlower" a combiné les données sur la structure florale des espèces actuelles et le tout dernier arbre évolutif des plantes à fleurs, construit à partir des informations génétiques des différentes espèces.
Il a fallu environ six ans de travail pour aboutir à ces résultats, l'étape la plus longue ayant consisté dans l'assemblage des données, précise Hervé Sauquet.
L'équipe a échantillonné 800 espèces sur les 300.000 existantes.
La toute première fleur était "probablement portée par un petit arbre ou un buisson", relève le botaniste.
L'étude a permis d'établir que les pièces stériles de la fleur ancestrale étaient vraisemblablement d'un seul type (tépales), comme chez la tulipe. Il n'y avait pas de différenciation entre les sépales et les pétales.
Elle a également montré que les organes de la première fleur étaient probablement arrangés en trois ou quatre cercles concentriques (verticille), et non en spirale, comme on l'a longtemps présumé. Chaque cercle devait comporter trois pièces à la base.
"Ces résultats remettent en question presque tout ce qui a été pensé et enseigné sur l'évolution florale jusqu'à maintenant", considère Jürg Schönenberger, de l'Université de Vienne, qui a coordonné également l'étude.
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