Le quotidien le plus lu en Espagne, El Pais, lui a consacré un éditorial. Et une campagne de soutien lancée au début de l'année sur change.org, a obtenu plus de 200.000 signatures.
Après avoir manifesté cette semaine à Grenade contre la violence faite aux femmes, en pleurs à l'idée de laisser ses enfants à un père violent selon elle, Juana Rivas a disparu.
Elle est partie avec ses deux enfants de 11 et 3 ans plutôt que de les remettre au père comme prévu jeudi par la justice espagnole.
Certains, placardent même à Grenade (sud) l'affiche "Juana esta en mi casa". Jeanne est chez moi, pour manifester leur soutien.
"S'ils cherchent à me les voler, je les défendrai jusqu'à mon dernier souffle", a-t-elle déclaré à la presse.
"Il faut se mettre à la place de cette mère, il faut être conscient de ce qui s'est produit... elle a été agressée à deux reprises, son mari a été condamné et les personnes il faut s'en occuper, les comprendre", a dit sur elle le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy.
Judiciairement complexe
Judiciairement, son histoire est complexe, selon les documents judiciaires consultés par l'AFP.
Le compagnon de Juana, Francesco, un Italien actuellement installé en Sardaigne, avait été condamné en 2009 pour des mauvais traitements sur sa compagne.
Elle l'avait quitté, puis avait revécu avec lui jusqu'à son départ en mai 2016 avec ses enfants, pour des vacances.
Juana Rivas avait promis de revenir mais elle n'est jamais retournée en Italie.
Le père a donc déposé une plainte la visant pour enlèvement international d'enfants.
Depuis l'Espagne, elle a riposté en dénonçant de mauvais traitements et s'est battue pour obtenir le droit de rester dans sa ville avec ses enfants.
Mais elle a été déboutée à deux reprises par la justice espagnole car c'est normalement au juge de la dernière résidence légale de l'enfant, en l'occurrence l'Italie, qui doit trancher.
Une expertise psychologique de l'aîné ordonnée par la justice a en outre montré qu'il voulait vivre avec sa mère mais avait de bons rapports avec son père et tenait à lui, et que le fait de le voir "ne supposait pas un grave danger pour son intégrité" physique ou psychologique.
La version du père, qui a parlé à l'agence italienne Ansa, est aussi différente.
L'homme âgé d'une cinquantaine d'années assure vouloir juste prendre ses enfants dans ses bras et ne pas avoir été en mesure de leur parler, même au téléphone, depuis la fin de l'année 2016.
Il nie les mauvais traitements et dénonce une campagne de presse contre lui. Son avocat indique même avoir déposé plainte pour diffamation.
En Espagne la lutte contre la violence faite aux femmes est une cause nationale depuis des années. Chaque assassinat est rapporté dans la presse. Et police et justice imposent facilement des mesures d'éloignement. Au point que le pays affiche un taux d'homicide inférieur à d'autres plus au nord, dont la France.
Cette semaine l'ensemble des partis politiques ont d'ailleurs signé un "pacte national contre la violence de genre" machiste qui débouchera sur une législation encore plus protectrice des femmes. Il pourrait aussi avoir pour conséquence d'encadrer beaucoup plus strictement les visites d'enfants de pères ayant maltraité leur femme.
En attendant le tribunal de première instance de Grenade en charge du dossier a ordonné aux deux parties de comparaître le 8 août et demandé à la police de tenter de retrouver les enfants.
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