Les adeptes du jogging en Sierra Leone causent de telles "nuisances" que la police de ce petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest a décidé d'en interdire la pratique en rue.
Pendant les week-ends en particulier, les forces de l'ordre ont également constaté un nombre croissant d'atteintes aux propriétés privées, sans parler de la diffusion de musique à fort volume par les coureurs, a expliqué un porte-parole de la police, Michael Kelly Dumbuya.
Pour garantir la sécurité des citoyens
Depuis le 27 juillet, la pratique du jogging en rue est donc "interdite", selon la police, qui veut de la sorte garantir la sécurité des "citoyens pacifique". Mais la mesure pourrait avoir d'autres origines: certains hommes politiques aux ambitions présidentielles ont organisé à Freetown et Makeni (centre) leurs propres joggings, aux cours desquels leurs partisans arborent des t-shirts aux couleurs de partis politiques. En mars, le ministère de l'Education avait déjà interdit la pratique du sport dans les écoles primaires et secondaires de Freetown après des incidents ayant causé la mort d'un étudiant.
Tollé sur les réseaux sociaux
Une ONG de défense des droits de l'homme, la CHRDI, a demandé à la police dans un communiqué de s'assurer que l'interdiction du jogging en rue était conforme au droit national et international. "Nous voulons rappeler aux policiers qu'il y a des lois garantissant à chaque citoyen de Sierra Leone le droit de se réunir. Ils ne doivent dès lors pas agir d'une manière qui ne serait pas raisonnable et justifiée dans une société démocratique".Selon la police, les joggeurs n'ont dorénavant le droit de pratiquer leur sport que dans les infrastructures prévues à cet effet, comme les bases de loisirs ou la plage. "Nous n'hésiterons pas à agir en conformité avec la loi pour les contrevenants", a prévenu le porte-parole de la police. La décision a soulevé un tollé sur les réseaux sociaux.
"Comment vont-ils assurer la sécurité lors des élections de 2018 s'ils ne sont pas capables de la garantir pour la majorité des jeunes qui veulent juste faire du sport dans un pays où l'accès aux zones récréatives est limité", s'est interrogé sur Facebook une personnalité de la télévision, Amadu Lamarana Bah.
A LIRE AUSSI.
Police: projet de loi assouplissant la légitime défense en conseil des ministres
"Bienvenue en enfer": les anti-G20 se préparent à manifester à Hambourg
Irak: l'ONU et Amnesty très inquiets pour les civils à Mossoul
Pologne: les nouvelles réformes de la justice dans le viseur de Bruxelles
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.