"Nous ne disposons pas encore d'informations fiables sur le motif" de l'agresseur, qui "est entré dans un supermarché et a commencé soudainement à attaquer des clients", a indiqué un responsable de la police.
Deux témoins de la scène ont affirmé à des médias que l'agresseur avait crié "Allah Akbar!" ("Dieu est le plus grand"). Le premier témoignage a été diffusé par le quotidien Bild et le deuxième, celui d'une cliente du supermarché présente au moment de l'attaque, par la chaîne d'information en continu n-tv.
"Il a levé les bras et crié Allah Akbar", a dit cette dernière. La femme a raconté avoir eu "peur de mourir" lors de l'agression de l'homme, armé selon elle d'un très long couteau.
La police n'a toutefois pas confirmé ces éléments à ce stade. C'est la police judiciaire allemande qui a été chargée dans l'immédiat de l'enquête. Lorsque les autorités ont de forts soupçons qu'il s'agit d'un attentat, l'enquête passe en principe sous l'autorité du parquet fédéral anti-terroriste.
Le quotidien allemand Bild a publié sur son site internet une photo de l'assaillant assis sur le siège arrière d'une voiture de police, avec un sac blanc et couvert de sang posé sur sa tête.
Le suspect, qui n'a pas été identifié, a pris la fuite après l'attaque. Mais l'homme, légèrement blessé, a été pris en chasse par des témoins qui ont alerté la police.
"Il s'agit d'un attaquant solitaire. Les premières informations, faisant état d'un vol comme possible motif, n'ont pas été confirmées", a indiqué la police de Hambourg sur son compte Twitter.
La police a bouclé le quartier, qui se trouve dans le nord-est de la ville portuaire, deuxième ville d'Allemagne et hôte du sommet du G20 début juillet. Selon Bild, des forces antiterroristes ont déployées sur le terrain.
Même si les motivations de l'attaquant ne sont pas encore établies, cette attaque intervient dans un contexte tendu en Allemagne, où les autorités sont sur le qui-vive en raison de la menace islamiste, particulièrement depuis un attentat au camion-bélier revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) qui avait fait 12 morts en décembre 2016 à Berlin. Cette attaque jihadiste est la plus meurtrière jamais commise sur le sol allemand.
L'Allemagne en état d'alerte
Les mouvements islamistes potentiellement violents ont connu ces deux dernières années un essor dans le pays. Les services du renseignement intérieur estiment à environ 10.000 le nombre d'islamistes radicaux en Allemagne, dont 1.600 soupçonnés de pouvoir passer à la violence.
Outre l'attaque au camion-bélier sur le marché de Noël de la capitale, l'EI a revendiqué en 2016 un meurtre à Hambourg (nord), un attentat à la bombe à Ansbach (sud) qui avait fait 15 blessés et tué l'assaillant, ainsi qu'une attaque à la hache dans un train en Bavière (5 blessés) dont l'auteur a été abattu par la police.
Si le meurtre n'a jamais été élucidé, les trois autres attentats revendiqués ont été commis par des demandeurs d'asile --un Tunisien, un Syrien et un Afghan-- arrivés en Allemagne à la faveur de la crise migratoire de 2015. La chancelière Angela Merkel avait alors ouvert en grand les portes du pays à quelque 900.000 demandeurs d'asile.
La ville de Hambourg, où a lieu l'attaque vendredi, a aussi été le théâtre en octobre 2016 du meurtre au couteau d'un adolescent de 16 ans, dont le groupe EI a revendiqué la paternité.
La police n'a toutefois jamais pu à ce jour élucidé clairement cette affaire et des doutes subsistent. La victime avait été retrouvée sans vie sous un pont près d'une rivière et une adolescente de 15 ans qui l'accompagnait avait été elle poussée dans l'eau par l'agresseur, qui n'a jamais été retrouvé. Tous deux ne connaissaient manifestement pas la personne qui les a attaqués.
L'Allemagne reste une cible pour des groupes jihadistes, en particulier en raison de son engagement au sein de la coalition combattant l'EI en Irak et en Syrie et dans celle déployée en Afghanistan depuis 2001.
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