A la vitesse de 6,4 kilomètres par heure, ce train, large de 70 centimètres seulement, emmène les visiteurs dans ses tunnels rouillés, observer un cimetière ferroviaire ou d'anciennes plateformes de tri, aujourd'hui désaffectées.
"Ce chemin de fer a toujours été dédié au service des postes", explique à l'AFP Adrian Steel, le directeur du Musée Postal.
"C'est la première fois que le grand public va pouvoir parcourir ces galeries, examiner certaines machines et apprendre l'histoire de la voie ferrée postale", précise-t-il.
A partir du 4 septembre, une boucle d'un kilomètre permettra de rétablir une page de l'histoire de la capitale, à bord de ce qui fut le premier train électrique sans conducteur du monde.
Tout au long du XXe siècle, des millions de lettres ont transité chaque jour, à l'insu des Londoniens, dans les dix kilomètres de tunnels creusés sous leurs pieds. Le train postal reliait alors les principales gares londoniennes et les installations souterraines de tri du courrier.
Prouesse technique
La construction de la ligne a commencé en 1914, et a mobilisé les meilleurs ingénieurs de l'époque, qui ont réalisé ce qu'Adrian Steel qualifie de "prouesse technique".
Le chantier avait dû être interrompu un an plus tard, face à la pénurie de matériaux et de travailleurs due à la Première Guerre mondiale.
Pendant le conflit, les tunnels furent utilisés pour protéger des raids aériens certaines oeuvres d'arts, notamment la Pierre de Rosette, un fragment de stèle gravée de l'Égypte antique qui a permis le déchiffrement des hiéroglyphes, conservée au British Museum.
Ce n'est qu'en 1927 que le train miniature entre en service. Il permet de réduire à trente minutes, contre plusieurs heures auparavant, le temps de livraison du courrier dans les stations de tri.
Pendant 76 ans, il circule 22 heures par jour, transportant quotidiennement 4 millions de lettres en moyenne. Même le Blitz, la campagne de bombardements intensifs menée par l'armée de l'air allemande pendant la Seconde Guerre mondiale, n'arrête pas sa progression.
Mais la fermeture des centres de tri, qui déménagent hors de la capitale, provoque finalement l'arrêt du train, qui cesse de fonctionner en 2003.
Sa découverte constitue l'une des principales attractions du nouveau Musée Postal, qui ouvre ses portes le 28 juillet. Il retrace le rôle majeur joué par la poste britannique en 500 ans d'existence.
Entre les récits de guerres et de piraterie qui ont jalonné son histoire, les visiteurs pourront également mesurer l'héroïsme des agents embarqués sur le Titanic, et leur tentative désespérée de sauver des eaux 3.000 sacs de courrier.
Le musée présente également une expérimentation plus récente : la livraison du courrier assurée par des fusées dans certaines îles écossaises éloignées, qui n'a, finalement, jamais abouti.
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