Les vingt formations de l'élite ont d'ores et déjà dépensé 900 millions d'euros. Le record de l'été dernier - 1,38 milliard d'euros sur l'ensemble du mercato - est donc tout proche alors que la période estivale réservée aux transactions ne se clôturera que le 31 août.
En première ligne bien sûr, les grosses écuries de Londres, Manchester et Liverpool. Mais un club, City, anime surtout ce marché fou.
Remonté après une première saison anglaise terne (seulement 3e à 15 points du champion Chelsea), Pep Guardiola, soutenu financièrement par ses riches propriétaires basés à Abou Dhabi, a initié une vague considérable de recrutements.
City: 240 millions, voire plus
En une dizaine de jours, le club mancunien aura dépensé 145 millions d'euros pour rebâtir une défense vieillissante, recrutant pour 58 millions d'euros le latéral français de Monaco Benjamin Mendy, le Brésilien du Real Madrid Danilo pour 29,5 millions d'euros, et l'Anglais Kyle Walker, venu de Tottenham pour 57 millions.
A ceux-ci s'additionnent les 49 millions versés aux premiers jours du mercato pour le milieu portugais Bernardo Silva, également propriété monégasque.
Ajoutez 34 millions pour le gardien brésilien de Benfica Ederson, et 11 millions pour le jeune Douglas Luiz (Vasco de Gama), et voici Manchester City avec près de 240 millions d'euros dépensés depuis un mois et demi.
Le précédent record d'un club anglais en une période des transferts d'ores a déjà volé en éclats (188 M EUR, déjà établi par les Citizens la saison passée), et le record absolu du Real Madrid de 2009 (248 M EUR) ne saurait tarder à tomber.
"J'aimerais qu'on dépense moins, pour les clubs en premier lieu, mais c'est le marché qui veut cela", s'est défendu Guardiola, convaincu que "les gens disent que (l'explosion des transferts) est la faute de Manchester City, mais ce sont tous les clubs qui dépensent beaucoup d'argent".
Derrière de voraces Mancuniens, les autres clubs tentent en effet de tenir la cadence. Le coach italien de Chelsea, Antonio Conte, a demandé au propriétaire des Blues Roman Abramovich de mettre la main à la poche, avec les arrivées, entre autres, de l'attaquant espagnol du Real Alvaro Morata (estimé à 80 M EUR), et du milieu français de Monaco Tiémoué Bakayoko (45 M EUR).
"Gérable" ?
A Manchester United, Jose Mourinho n'est pas en reste: le transfert record du belge Romelu Lukaku, arrivé d'Everton pour plus de 85 millions d'euros, a permis aux Red Devils de casser la barre des 100 millions dépensés depuis juin, comme Everton, qui s'est notamment offert les services de Wayne Rooney.
Arsenal et Liverpool ont tous deux réalisé leur acquisition record, en faisant respectivement venir le Français Alexandre Lacazette (Lyon) pour 60 millions, et l'Egyptien Mohamed Salah (AS Rome) pour 39 millions.
Même les promus Huddersfield et Newcastle ont dépassé les 30 millions d'euros de dépenses!
Astronomique, dangereuse et bientôt fatale selon certains, cette folie dépensière est toutefois perçue comme viable par Richard Scudamore, le directeur exécutif de la Premier League, qui se soucie plus du contrôle des masses salariales que des indemnités de transferts.
"La rentabilité progresse, a-t-il estimé la semaine dernière. Le plus important, c'est le pourcentage que représente la masse salariale dans le chiffre d'affaire. Aujourd'hui, on est aux alentours de 60%, on était beaucoup plus haut il y a dix ans."
"C'est tout à fait gérable", a ajouté Scudamore, dont le discours n'est pas prêt de refroidir les ardeurs de sa Premier League.
Il faut dire que les clubs se partagent les revenus mirobolants que génèrent les droits télévisés. 2,7 milliards d'euros ont été redistribués en fin de saison, dont 172 millions d'euros pour le champion Chelsea. Le nouvel accord de répartition des droits TV pour les clubs de l'élite anglaise, valorisé à hauteur de 7 milliards d'euros pour la période 2016-19, est entré en vigueur l'été dernier.
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