Si un match nul sera suffisant pour se qualifier pour les quarts de finale pour la troisième fois d'affilée, les joueuses d'Olivier Echouafni ont besoin d'accomplir un match référence, pour enfin lancer leur compétition.
"Maintenant, il s'agit de se libérer un petit peu plus. Je pense que là, on va entrer dans une nouvelle compétition avec des matches qui sont pratiquement à couperets. A nous de faire ce qu'il faut, on n'a pas de pression particulière si ce n'est d'être très concentré sur notre qualification", a souhaité le sélectionneur Olivier Echouafni, lors de la conférence de presse d'avant-match.
Considérée comme l'un des favoris du tournoi, la France a livré des prestations décevantes contre l'Islande (1-0) et l'Autriche (1-1), deux équipes moins bien classées (respectivement 19e et 24e) qu'elle au classement Fifa (3e). Au même moment, les Pays-Bas, auteur d'un sans faute devant son public, ou l'Angleterre, monstre d'efficacité, ont impressionné.
"On n'est pas satisfaites du résultat", a reconnu la veille Camille Abily, l'une des cadres de l'équipe de France, évoquant "un début assez poussif".
'On n'est pas Messi'
"Je ne sais pas si on joue mieux ou moins bien (que lors des dernières compétitions). Par contre, ce qui est sûr, c'est que le niveau général du football féminin a évolué, c'est beaucoup plus homogène. Par le passé, notamment à l'époque de Bruno Bini (2007-2013), il y avait quand même beaucoup plus d'espaces, et on était moins attendu aussi", a-t-elle ajouté.
Si "tout n'a pas été négatif non plus", la milieu de terrain de Lyon incite son équipe à mettre "peut-être plus de folie, plus de créativité, et jouer plus en première intention quand on est dans les 30 mètres adverses" pour trouver plus facilement la faille "face à un bloc regroupé".
"Attaquer à trois-quatre face à huit Autrichiennes... on n'est pas (Lionel) Messi malheureusement, il n'y a que lui qui arrive à se sortir de ces situations-là, explique-t-elle. Il faut vraiment réussir à étirer l'équipe adverse, et je pense qu'on l'a fait par intermittence mais on s'en est pas assez servi, ça c'est sûr."
Pour se donner le plus de chances d'y parvenir lors du match précédent, le sélectionneur français avait procédé à cinq changements avec notamment les titularisations des expérimentées Marie-Laure Delie (29 ans) et Gaëtane Thiney (31 ans) en attaque, sans pour autant être plus performant sur les côtés.
Match 'plus ouvert' ?
Idem contre la Suisse ? "J'ai trouvé la formule et j'apporterai encore des changements", a-t-il simplement indiqué mardi.
Si l'ailière Clarisse Le Bihan, blessée lors du premier match, paraît encore juste pour retrouver le couloir gauche, Kadidiatou Diani, auteure de deux entrées intéressantes, pourrait débuter pour alimenter Eugénie Le Sommer en pointe. Au poste de latérale, Sakina Karchaoui à gauche, et Eve Périsset à droite, tiennent la corde pour apporter plus de dynamisme.
Cette rotation risque-t-elle de déstabiliser l'équilibre de l'équipe ?
"Il y a des côtés positifs parce qu'il y a de la fraîcheur, mais il y a aussi ce petit aspect un peu négatif, c'est qu'il y a moins d'automatismes. Cela fait partie des choses que l'on peut améliorer car quand on joue contre des équipes qui sont bien en place, on n'a pas le temps de réfléchir. Il faut que cela vienne à l'instinct, et bien se connaître, ça aide", prévient Abily.
Néanmoins, le fait que la Suisse soit condamnée à un succès pour se qualifier devrait permettre à l'équipe de France de bénéficier davantage d'espaces pour mettre en place son jeu de possession.
"Pour se qualifier, il va falloir qu'elles sortent de derrière, qu'elles ne fassent pas bloc bas comme nos précédents adversaires. A moins que la coach adverse décide de rester dans ce schéma mais cela m'étonnerait", a souligné Echouafni. Aux Bleues d'en profiter.
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