. Médicaments: prévenir en plus de soigner
Prendre un traitement antirétroviral alors qu'on est séronégatif, pour diminuer le risque d'infection par le VIH: c'est la voie proposée par la Prep, ou prophylaxie pré-exposition.
Qu'elle soit prise en continu (un comprimé de Truvada par jour) ou seulement au moment des rapports sexuels à risque (Prep à la demande), plusieurs études ont prouvé l'efficacité de cette méthode pour empêcher les contaminations.
Elle est proposée en priorité aux populations à haut risque, tels que les homosexuels ayant des rapports non protégés ou les prostitué(e)s.
Jusqu'à présent, ce traitement est administré en comprimés. Un nouveau mode d'administration moins contraignant a été présenté mardi: il s'agit d'une injection réalisée tous les deux mois. Le médicament injecté, le cabotegravir, a été bien toléré par les patients, selon les premiers résultats d'une étude.
D'autres tests vont être menés pour évaluer l'efficacité de cette substance, a indiqué Raphael Landovitz, chercheur à l'Université de Californie.
. Se soigner pour ne pas contaminer
De façon générale, la diffusion la plus large possible des traitements antirétroviraux est désormais présentée comme l'un des outils pour stopper la propagation de l'épidémie.
Lorsque le traitement est bien suivi et qu'il fonctionne, la personne porteuse du VIH a en effet une charge virale indétectable, ce qui signifie qu'elle est toujours porteuse du virus mais que ce dernier est trop affaibli pour se multiplier ou infecter une autre personne.
Dès 2011, une importante étude s'est penchée sur les couples hétérosexuels dont seul l'un des deux membres était séropositif. Elle a démontré que le traitement précoce du partenaire séropositif réduisait de 96% le risque de contamination du second partenaire. Une nouvelle étude présentée lors de la conférence de Paris, menée en Australie, en Thaïlande et au Brésil, montre une efficacité similaire, cette fois chez des couples d'hommes.
Une campagne d'information résume ces résultats avec le slogan "U=U", pour "undetectable equals untransmittable": une charge virale indétectable signifie pas de risque de transmission du VIH.
. La circoncision bénéfique aussi pour les femmes
On sait depuis une dizaine d'années que la circoncision (ablation du prépuce, repli de peau qui recouvre le bout du pénis) réduit d'environ 50% le risque d'infection chez l'homme dans le cas de relations hétérosexuelles. La face interne du prépuce est en effet particulièrement perméable au virus.
Une nouvelle étude présentée mardi va plus loin: "Avoir un partenaire circoncis peut aussi aider à protéger les femmes", explique Ayesha Kharsany, du Centre de recherche sur le sida en Afrique du Sud (Caprisa).
Ces taux de protection sont toutefois bien moindres: les femmes ont 22% de risques en moins d'être infectées par le VIH et 15% par l'herpès génital si leur partenaire est circoncis.
La raison n'est pas claire: on ne sait pas si cela vient du fait que la baisse du nombre d'hommes infectés réduit statistiquement les risques pour les femmes ou si la circoncision joue vraiment sur la transmission du virus.
Selon Mme Kharsany, 12 millions d'hommes ont jusqu'à présent été circoncis en Afrique subsaharienne dans le cadre de programmes de santé gouvernementaux.
. L'anneau vaginal, un dispositif prometteur?
Sera-t-il un jour l'équivalent féminin du préservatif chez les hommes? Inspiré de ceux utilisés pour la contraception, l'anneau présenté mardi se place dans le vagin où il diffuse progressivement un médicament antirétroviral, le dapivirine. Il doit être changé tous les mois.
De précédents essais cliniques avaient établi que cet anneau permettait de réduire d'environ 30% en moyenne le risque d'infection par le virus du sida (VIH). Des travaux publiés mardi et conduits aux Etats-Unis montrent qu'il est "sans danger et efficace" chez les jeunes filles de moins de 18 ans.
Une nouvelle étude sur les effets de l'anneau sera lancée cette année et ciblera les adolescentes et les jeunes femmes en Afrique, qui font partie des populations les plus à risques.
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