Le gouvernement dévoilera à 18H00 les chiffres de son opérateur, sans toutefois les commenter, la ministre du Travail Muriel Pénicaud ayant décidé de rompre avec cette tradition mensuelle. Il s'agira des chiffres de juin, premier mois complet du quinquennat d'Emmanuel Macron.
Après une décrue en 2016 (-105.400 demandeurs d'emploi sans activité en métropole), inédite depuis la crise de 2008, c'est le ressac. Sur les cinq premiers mois de 2017, 27.000 chômeurs supplémentaires ont franchi la porte d'une agence Pôle emploi.
En mai, ce sont 22.300 demandeurs d'emploi supplémentaires (+0,6%) qui se sont inscrits en catégorie A (sans activité) en métropole, pour un total de 3,49 millions. L'indicateur progresse dans les mêmes proportions en incluant l'outre-mer.
Cette hausse a frappé toutes les générations, des jeunes (+0,3%) aux seniors (+0,5%) en passant par les classes d'âges intermédiaires (+0,8% chez les 25-49 ans).
Parallèlement, le nombre de demandeurs d'emploi exerçant une activité (catégories B et C) a également augmenté (+0,2%). Avec ou sans activité, Pôle emploi recensait fin mai 5,56 millions de demandeurs d'emploi (+0,5%) en métropole.
Le chômage de longue durée a, lui aussi, fait tache d'huile. Fin mai, 2,44 millions de demandeurs d'emploi, petite activité comprise, étaient inscrits à Pôle emploi depuis plus d'un an, un chiffre en hausse de 1% sur le mois et qui représentait près de 44% de l'ensemble des demandeurs d'emploi.
L'Unédic pessimiste
Les mauvais chiffres du début d'année coïncident avec la baisse de charge du plan de 500.000 formations supplémentaires pour les demandeurs d'emploi, prolongé en 2017 mais à moins grande échelle.
Après avoir atteint un record fin 2016, la catégorie D de Pôle emploi, qui recense notamment les demandeurs d'emploi en formation, a ainsi perdu plus de 40.000 personnes qui, lorsqu'elles n'ont pas retrouvé d'emploi, sont revenues garnir la catégorie A.
Pour la suite, les prévisions de l'Unédic n'incitent pas à l'optimisme. Le gestionnaire de l'assurance chômage voit le nombre de chômeurs augmenter de 52.000 personnes sur l'ensemble de l'année 2017, et même de 114.000 personnes en ajoutant les demandeurs d'emploi qui travaillent.
Cette projection repose toutefois sur une prévision de croissance de 1,4%, moins forte que celles de l'Insee ou de la Banque de France, qui tablent sur 1,6%. Cet écart est dû à de récentes révisions à la hausse effectuées par les deux organismes.
D'autres indicateurs laissent, au contraire, espérer des jours meilleurs sur le front du chômage.
Les embauches pour des contrats de plus d'un mois ont atteint pour la première fois la barre des deux millions au 2e trimestre (+3,6% par rapport au 1er trimestre). Ce sont les CDI qui ont le plus augmenté (+5,7%).
Quant aux créations nettes d'emploi, elles ont flambé au 1er trimestre dans le secteur marchand (+75.700) et l'Insee attend de nouvelles créations d'ici à la fin de l'année (plus de 40.000 par trimestre). Ce serait suffisant pour absorber la hausse de la population active et, ainsi, faire baisser le taux de chômage à 9,4% en fin d'année, contre de 9,6% aujourd'hui.
Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron s'était fixé l'objectif de descendre à 7% à la fin de son mandat en 2022.
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