Dans un sondage IFOP paru dans le Journal du dimanche, sa cote de popularité chute de 10 points par rapport à juin (à 54% de satisfaits) et celle de son Premier ministre Edouard Philippe recule de 8 points à 52%.
Moins de cent jours après le début de son quinquennat, le chef de l'Etat compte ainsi deux points de moins que son prédécesseur François Hollande, à la même période en 2012. Le président décroche aussi bien dans l'électorat socialiste (-12 points) que dans celui de droite (-11 points) et du MoDem (-25 points).
Dix points, "ce n'est pas tant que ça", relativise un proche d'Emmanuel Macron, pour qui l'exécutif a "raison" de "faire les réformes difficiles dès les premiers mois". "Les économies, on est obligés de les trouver tout de suite", plaide-t-il, faisant la comparaison avec "le quinquennat précédent handicapé par l'absence d'arbitrages rapides et clairs".
Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner parle de "courage politique".
"On a trouvé 4,5 milliards d'économies. A chaque mesure d'économie, j'ai toujours quelqu'un en face de moi qui dit qu'il fallait la trouver ailleurs. Citez moi une mesure où il était facile de baisser", a-t-il lancé lundi sur RMC.
A l'Elysée on refuse de commenter ce sondage, qui s'ajoute à une série de critiques des arbitrages budgétaires et fiscaux depuis une semaine.
Parmi les mesures les plus contestées, l'annonce d'une baisse de 5 euros par mois des aides au logement, critiquée par l'opposition et des syndicats, indignés par une baisse qui touche selon eux les plus pauvres et les jeunes.
Aides au logement et ISF
La Fondation Abbé Pierre, "préoccupée", a également demandé à être reçue par le gouvernement tandis que les syndicats étudiants ont condamné cette baisse, rappelant qu'un quart des étudiants vit sous le seuil de pauvreté.
Cette mesure est d'autant plus critiquée qu'elle intervient peu après l'annonce de la baisse de l'ISF dès 2018. Celui-ci ne frappera plus que l'immobilier et sera ainsi allégé de "2 milliards" pour les plus riches, a dénoncé Olivier Faure .
Plusieurs autres coupes budgétaires passent mal, en particulier l'annonce du rétablissement du jour de carence des fonctionnaire et le gel de leur point d'indice, dénoncés par les syndicats de fonctionnaires, ainsi que la réduction de 25% des crédits du secrétariat d'Etat aux droits des femmes.
L'Elysée affiche pourtant sa détermination. Emmanuel Macron avait déjà annoncé jeudi un maintien du cap en promettant "qu'aucun budget autre que celui des armées ne serait augmenté" en 2018, impliquant l'austérité pour tous les autres. Objectif : des baisses d'impôts de 11 milliards l'an prochain mais aussi un déficit réduit, grâce à 15 à 20 milliards d'euros d'économies.
L'enjeu n'est pas seulement hexagonal: c'est la condition pour que la France retrouve sa crédibilité en Europe et y joue un rôle central, juge l'Elysée.
Toutefois, Emmanuel Macron a su s'adapter plusieurs fois face aux critiques. Ainsi début juillet, devant la colère des milieux d'affaires face au report envisagé de la baisse de l'ISF et de la taxe d'habitation, il a rectifié le tir en quatre jours, les annonçant dès 2018.
Après la démission mercredi du chef d'état-major des armées Pierre de Villiers, en colère contre une coupe de 850 millions d'euros du budget de la Défense, un geste d'apaisement a suivi dimanche quand la ministre des Armées Florence Parly a annoncé un dégel anticipé de 1,2 milliard de crédits.
La détermination du gouvernement, en pleine réforme de la loi travail, ne paraît pas inquiéter outre mesure la plupart des grands syndicats, qui saluent un effort de consultation mais attendent le contenu des ordonnances pour se positionner. La CGT a toutefois appelé à une journée d'action le 12 septembre.
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