"Le quadruple vainqueur résiste aux limites de l'âge mais l'écart se resserre et donne de l'espoir à ses rivaux, Romain Bardet en tête", estime le quotidien L'Equipe en titrant sur l'aveu de Froome reconnaissant qu'il aurait "pu perdre le Tour dans les Pyrénées".
Si le rang de dauphin du Colombien Rigoberto Uran (30 ans) suscite surtout l'enthousiasme dans son public et semble représenter un aboutissement, la troisième place de Bardet l'autorise à viser toujours plus haut. Sa constance sur le podium (2e en 2016 mais à plus de quatre minutes de Froome), son âge aussi (26 ans), plaident pour lui.
L'Auvergnat sera-t-il le successeur de Bernard Hinault, le dernier Français victorieux dans le Tour en 1985 ? "Je n'étais pas encore né", rappelle volontiers le grimpeur de Brioude, en réponse à cette sempiternelle question qui souligne une extraordinaire attente du public.
+Préférence nationale?+
Pour gagner, Bardet doit impérativement s'améliorer dans les contre-la-montre même si la tendance des Tours contemporains est à la diminution de cet exercice. "Dans le cyclisme d'aujourd'hui, les contre-la-montre font beaucoup plus d'écart que la montagne", constate le directeur du Tour Christian Prudhomme.
"Je rêverai d'un scénario à la Anquetil/Bahamontes, un rouleur-type qui limite les dégâts en montagne et des grimpeurs qui vont essayer de reprendre le temps perdu, mais aujourd'hui ce n'est plus le cas", expliquait-il à l'AFP avant le départ de Düsseldorf. Tout en reconnaissant: "Je préfère la lutte d'homme à homme, épaule contre épaule, et pour le public, c'est beaucoup plus compréhensible."
Le directeur du Tour réfute l'hypothèse que la réduction des chronos est liée à une préférence française. "Le point central, c'est le blocage de la course", insiste-t-il. Et tant pis sur la déclaration malencontreuse de Julien Jurdie, directeur sportif de Bardet, réclamant à l'avenir un "parcours adapté" ("C'est aux organisateurs de savoir s'ils veulent voir un jour un Français gagner le Tour"), place le débat de la répartition des difficultés dans la course sur une base faussée.
Age canonique pour Froome
"Il est opiniâtre, il se bat en permanence, il va chercher le moindre détail pour essayer d'améliorer les choses", relève Christian Prudhomme à propos du coureur de l'équipe AG2R La Mondiale. "Puisque maintenant il est au sommet en montagne, il va voir comment s'améliorer en contre-la-montre".
En 2018, Froome sera âgé de 33 ans, un âge élevé à relativiser par l'irruption tardive au sommet de la hiérarchie du Britannique. Jusqu'à la Vuelta 2011 et au Tour 2012, deux courses bouclées à la deuxième place, le "Kenyan blanc" jouait les figurants dans le peloton.
Pour s'en tenir à l'époque récente, l'Australien Cadel Evans a gagné le Tour (2011) à l'âge de 34 ans. C'est dire si Froome peut encore poursuivre la série, à condition de garder la motivation et continuer à s'appuyer sur une équipe aussi solide que la Sky version 2017.
L'année prochaine, les équipes seront réduites d'un élément, à huit coureurs. L'effectif de Sky pendant une bonne partie du Tour, après l'abandon du Gallois Geraint Thomas dans la 9e étape.
Pour Froome, le danger viendra surtout de l'opposition. D'autres coureurs que Bardet, issus de la génération 1990, sont à prendre en compte. En priorité, le Colombien Nairo Quintana, transparent sur ce Tour qu'il a abordé sans avoir récupéré du Giro, et aussi le rouleur néerlandais Tom Dumoulin, vainqueur du Tour d'Italie au printemps. Sans compter l'énigmatique Mikel Landa, le lieutenant espagnol du Britannique en instance de départ.
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