Les APL subiront "une baisse de 5 euros par mois et par ménage à partir d'octobre suite à l'application d'une réforme d'économie budgétaire décidée sous le quinquennat précédent et pas encore appliquée", a indiqué à l'AFP une responsable du ministère, en précisant qu'une suppression pure et simple des APL, évoquée par certains médias, "n'a jamais été envisagée" et n'aurait "aucun sens".
Les aides personnalisées au logement, qui bénéficient à 6,5 millions de ménages français, dont environ 800.000 étudiants, coûtent 18 milliards d'euros par an au budget de l'Etat.
Selon un calcul de l'AFP, une baisse de 5 euros par mois et par ménage économisera 32,5 millions d'euros mensuels aux contribuables, donc un peu moins de 100 millions d'euros sur les trois derniers mois de l'année en cours.
Le premier syndicat étudiant, la Fage, s'est immédiatement insurgé contre la volonté du gouvernement de réduire de 60 euros par an les APL dès le 1er octobre.
"Deux mois, c'est le temps qu'il aura fallu au gouvernement pour s'en prendre au budget de l'Enseignement Supérieur et s'attaquer au porte-monnaie des étudiants", a fustigé la Fage.
"Alors que plus de 60.000 bacheliers sont en détresse, faute d'affectation (dans des universités, ndlr), la poursuite d'études se voit aujourd'hui doublement remise en cause", a dénoncé l'organisation étudiante.
La FAGE a demandé au gouvernement d'Edouard Philippe et au président Emmanuel Macron "de ne pas matraquer le portefeuille des étudiants en revenant sur cette mesure injuste, d'ouvrir une vraie réforme des aides sociales étudiantes et de lancer sans délais le plan de 80.000 logements annoncé dans le programme du président de la République".
Selon la FAGE, un étudiant sur quatre vit sous le seuil de pauvreté et le logement représente plus de la moitié du budget mensuel d'un étudiant.
Jeudi, lors du débat d'orientation des finances publiques pour 2018, le ministre des Comptes publics Gerald Darmanin avait affiché la couleur en annonçant des coupes dans les dépenses de logement, de formation professionnelle et dans les aides sociales, où la France dépense "plus que ses voisins sans pour autant améliorer les services".
Il avait appelé à un "effort sans précédent", afin de réduire de 3 points le poids des dépenses publiques (56,4% du PIB) d'ici 2022. "Trop de dépenses, donc trop d'impôts, trop de déficits et trop de dette", avait-il plaidé.
"Avec le niveau de dépenses le plus important de tous les pays européens, nous devrions avoir le taux de chômage le plus faible, la croissance la plus forte, la balance commerciale la plus vigoureuse et c'est exactement le contraire", avait renchéri le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, issu de LR comme M. Darmanin.
Le syndicat étudiant PDE (Promotion et Défense des étudiants) a aussi demandé "le retrait de cette proposition dangereuse pour la jeunesse" et condamné un "double discours" du gouvernement qui a promis d'un côté un gel des frais d'inscription universitaires tout en prenant des mesures d'économies "à contresens" en termes de logement.
Selon PDE, "des coupes sur les aides au logement rendront les conditions de vie des étudiants encore plus difficiles, les conduisant à abandonner leur logement ou à être plus nombreux encore à mettre leurs études en danger avec l'exercice d'une activité rémunérée", alors que 100.000 étudiants travaillent actuellement à mi-temps.
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