Les parlementaires des deux chambres, réunis en Congrès, ont répondu de manière favorable à un appel du président Rodrigo Duterte pour une prolongation de la loi martiale dans la région de Mindanao afin de lutter contre des islamistes armés occupant des zones du sud du pays depuis deux mois.
Le vote, à une écrasante majorité, est intervenu alors que l'armée tente toujours de vaincre les combattants islamistes implantés à Marawi, plus grande ville musulmane d'un pays majoritairement catholique.
Le 23 mai, des hommes armés se réclamant du groupe Etat islamique (EI) avaient pris le contrôle de quartiers entiers à Marawi. Rodrigo Duterte avait alors imposé une loi martiale de 60 jours dans cette région. La période arrivait à son terme samedi.
Alors que Duterte bénéficie de la majorité dans les deux chambres, le vote en faveur de la prolongation de la loi martiale était joué d'avance. Cela n'a pas empêché l'opposition de critiquer cette mesure, qui présente selon eux un risque de dérive autoritaire.
Les parlementaires de l'opposition s'interrogent notamment sur la nécessité d'une loi martiale sur l'ensemble de la région de Mindanao, peuplée de deux millions d'habitants, alors que les combats concernent uniquement la ville de Marawi.
En outre, ils redoutent une extension à l'ensemble du pays. "Je crains que le projet de prolongation de la loi martiale dans le Mindanao ouvre la voie à une loi martiale à l'échelle des Philippines," a déclaré une sénatrice, Risa Hontiveros, avant le vote.
'Nettoyage' à venir
Une présentation de diapositives appuyant la demande du président, vue par l'AFP, a établi un lien entre la crise de Marawi avec la prise, par le groupe État islamique, de la ville de Mossoul en Irak. Marawi pourrait maintenant devenir un aimant pour les combattants venant d'Irak et de Syrie, estime le président Duterte.
Selon son camp, la plupart des dirigeants des combattants islamistes sont toujours en liberté.
Des représentants de l'armée et de la sécurité nationale ont justifié la prolongation de la loi martiale en assurant que des militants jihadistes planifiaient des attaques dans d'autres parties de la région de Mindanao. Ils ont également déclaré qu'un millier de militants pro-Etat islamique, détenant 23 otages, étaient toujours actifs ailleurs dans le sud.
Rodrigo Duterte a soutenu que l'armée avait besoin de la loi martiale afin de reconstruire la ville de Marawi et de s'assurer que la guerre reste contenue à cette zone.
"Je ne peux pas me permettre d'être complaisant", avait déclaré vendredi à des journalistes le président Duterte, ajoutant que les militaires mèneraient d'autres opérations de "nettoyage" même après avoir repris Marawi.
La Constitution autorise le chef de l'Etat à imposer la loi martiale pendant 60 jours, ce qui lui permet "d'utiliser les forces armées pour empêcher ou mettre un terme à des violences illégales, à une invasion ou à une rébellion". Au-delà, le président peut prolonger la loi martiale pendant une période qui doit être décidée par le Congrès.
A LIRE AUSSI.
Philippines: un policier décapité dans le sud par des islamistes
Philippines: Duterte veut cinq mois supplémentaires de loi martiale
Philippines: l'armée décrète une trêve pour l'Aid al-Fitr
Philippines: des islamistes prennent des otages dans une école
Casino de Manille: les autorités tentent d'identifier l'assaillant
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.